NIGERIA : Bola Tinubu et son incapacité à sécuriser le pays

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La vieillesse n’est pas toujours un signe de sagesse. Pour tous ceux qui ne le savaient pas, Bola Tinubu le leur a démontré sans grand efforts. Après sa gaffe monumentale effectuée au niveau de la CEDEAO sur le dossier de l’intervention militaire au Niger, le président du Nigéria avait réitéré sa promesse électorale selon laquelle la sécurité intérieure serait bien rétablie chez lui. 

Malheureusement, un an après son investiture, le constat est accablant étant donné que les incidents d’insécurité continuent de faire partie du quotidien de ses concitoyens, leur fréquence s’étant même accélérée au cours des 12 derniers mois, le nombre d’attaques du genre passant de 5 500 entre 2022 et 2023 à 7 800 entre 2023 et 2024, selon des statistiques locales.

Pourtant, le 1er août 2023, deux mois après avoir composé une équipe pour lutter contre ce fléau, Bola Tinubu lui adressait déjà ses félicitations, notamment, à Christopher Musa, le chef de ladite équipe, alors que leur mission débutait à peine. Ces éloges ne furent que de courte durée, puisque deux semaines plus tard, survint un attentat dans la région du Centre-Nord, qui tua 25 soldats.

Ce fut là, le début d’une longue succession d’actes terroristes, le dernier recensé étant celui de ce mardi 28 mai, qui causa 10 pertes en vies humaines et l’enlèvement de 160 personnes, parmi lesquels femmes et enfants, tous issus d’un village reculé de cette même partie du pays. La virulence dont font preuve ces groupes semble être particulièrement dirigée contre Bola Tinubu. 

Après avoir pris conscience de sa maladresse à l’égard du Niger, le dirigeant nigérian avait décidé de faire profil bas. Se sachant trop peu crédible pour approcher l’Alliance des Etats du Sahel (AES), il compte, désormais, sur Bassirou Diomaye Faye, actuellement, en visite, ces derniers jours, au Burkina Faso et au Mali, pour convaincre les trois nouveaux alliés de revenir au sein de la CEDEAO.

Pas sûr que cela marchera, mais, comme dit le proverbe “qui ne tente rien n’a rien”. Toutefois, il urge qu’il se penche sur cette situation sécuritaire. Car, après avoir crié victoire trop vite, et que la résultante de cette précipitation ait été l’aggravation du problème, il sera difficile que les Nigérians lui permettent d’aller jusqu’au terme de son mandat, si les choses ne s’améliorent pas.

Paul-Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)

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