Ne dites pas à Old Joe de ranger sa raquette. Il dit à qui veut l’entendre qu’il est encore bon pour le job. Surtout, il veut battre Donald Trump pour la deuxième fois pour clore le débat. Cette fois, sans contestation. A la regulière. Pourtant, la candidature du démocrate de 81 ans est de plus en plus critiquée y compris dans son propre camp, après son naufrage dans le premier débat qui l’a opposé à Donald Trump.
J’y suis j’y reste ! Jeudi, 4 juillet, le chef de la Maison Blanche a déclaré qu’il n’avait «pas l’intention de s’en aller». La scène s’est déroulée à la Maison Blanche à l’occasion d’une réception organisée pour la fête nationale américaine. «Continuez à vous battre ! Nous avons besoin de vous !», a lancé une personne dans l’assistance. «Vous pouvez compter sur moi. Je n’ai pas l’intention de m’en aller», a, immédiatement, répondu Joe Biden, qui avait invité des militaires et leurs familles pour un barbecue du 4 juillet.
Ce moment festif passé, la campagne présidentielle a repris. Et celle de Joe Biden semble ne tenir qu’à un fil. Le démocrate de 81 ans s’est montré incapable jusqu’ici d’effacer la désastreuse impression laissée par son débat raté face à Donald Trump, il y a une semaine. Il avait alors peiné à s’exprimer pendant 90 minutes, butant sur les mots, et perdant le fil de sa pensée, déclenchant un vent de panique au sein de son parti.
Son avenir pourrait se jouer à l’occasion de l’interview qu’il donne, ce vendredi, 5 juillet, au journaliste et présentateur vedette d’ABC, George Stephanopoulos, qui sera enregistré à l’occasion d’un déplacement de campagne dans le Wisconsin.
Tous, partisans comme opposants, l’attendent au tournant. S’il la réussit, il ne sera pas sauvé, mais s’il la rate, sa candidature à un second mandat serait gravement compromise. A quatre mois de la présidentielle, les démocrates doutent de sa capacité à l’emporter face au milliardaire républicain et une écrasante majorité d’Américains ne le juge pas capable de gouverner quatre ans de plus en cas de victoire.
Preuve que l’interview est très attendue, la chaîne de télévision a modifié son programme de diffusion. Elle prévoyait au départ de montrer des extraits vendredi, puis samedi, pour une diffusion complète dimanche. Mais c’est finalement dès samedi soir, à 20 heures (minuit GMT) que les téléspectateurs pourront voir l’entretien dans son intégralité, dans le cadre d’une émission spéciale.
Ancien bègue, Joe Biden n’a jamais été un orateur très fluide. Il devra convaincre sur ABC par son élocution, par sa syntaxe et par les expressions de son visage. En début de semaine, l’une des plus influentes voix démocrates, l’ancienne présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, avait jugé «essentiel» que Joe Biden fasse une et même deux interviews de haut vol.
D’autres partisans de Joe Biden ont réclamé une longue conférence de presse pour juger de sa capacité à répondre avec vivacité. Le président américain, qui se prête rarement à l’exercice, ou alors pour un nombre limité de questions avec des journalistes choisis à l’avance, a promis d’en donner une la semaine prochaine, mais les modalités n’en sont pour l’heure pas connues.
La civilisation occidentale ne respecte pas les personnes âgées. Sinon, les Américains ne s’acharneraient pas sur Biden alors qu’il dit se sentir encore apte à gouverner l’Amérique. On le croirait sur parole. Biden devrait être dirigeant d’un Etat africain. Car en Afrique, les us et coutumes poussent au respect de la personne et de son âge même si des voix discordantes peuvent troubler une telle sérénité. Mais, il n’y a pas de quoi ébranler tout un pays. Le grand nombre de présidents africains âgés de plus de 80 ans le montre. L’âge pour un président est un handicap aux Etats-Unis et un atout en Afrique car synonyme de sagesse.