Le Conseil de sécurité de l’ONU dans une résolution 2588 ( 2021 ) du 29 juillet 2021 en décidant de proroger d’un an, l’embargo sur les armes (tout en prévoyant une nouvelle dérogation sur les mortiers d’un certain calibre pour satisfaire et permettre le vote de la Fédération de Russie), a pris une décision qui va dans le sens de la raison (sur notre photo le vrai maître de Bangui qui a chassé les Français en pleine réunion avec ses maréchaux).
Une levée totale de l’embargo aurait laissé le champ libre aux trafiquants d’armes, qui opèrent sur le continent africain et aurait profité largement aux milices, qui disposent de fonds conséquents tirés des diamants, de l’or, du bois, des pillages et du racket. Les milices continuent d’occuper une grande partie du territoire et de lancer des attaques surprise. Une augmentation notable de la circulation des armes ferait courir de graves risques à la population.
Néanmoins, le président centrafricain et ses conseillers russes veulent laisser croire que les militaires russes et les mercenaires de la société de sécurité, Wagner, tiennent le pays et que la situation est sous contrôle. Dans les faits, il n’en est rien. S’ils paradent dans les rues de la capitale Bangui, les mercenaires de la société, Wagner, sont manifestement dépassés par les événements en province et sont loin d’avoir gagné la confiance des Centrafricains : ils terrorisent autant les populations civiles que les membres des milices. Leur réputation de brutalité est devenue leur « marque de fabrique ».
Si la levée totale de l’embargo sur les armes réclamée par le président centrafricain est une demande a priori légitime de la part d’un Etat souverain, elle est prématurée.
L’obstination du président centrafricain à demander la levée de l’embargo désireux de flatter l’orgueil national témoigne d’un aveuglement et des pressions exercées par ses conseillers russes.
Il ne fallait pas en favorisant la multiplication des armes transformer un pays déjà divisé, morcelé, éclaté en champ de bataille.
La mise en place de politiques concertées (Union africaine, Nations-Unies …) destinées à réduire les trafics d’armes dans la région s’impose plus que jamais. Y mettre fin est illusoire. Trop d’intérêts financiers et politiques sont en jeu.
Patrick David
Docteur en droit