COTE D’IVOIRE : KKB atterrit à Libreville comme ambassadeur

C’est le 1er août, en conseil des ministres, que le président, Alassane Ouattara, a confirmé son accord définitif pour que son ancien ministre de la Réconciliation, KKB (Kouadio Konan Bertin) aille représenter la Côte d’Ivoire au Gabon comme ambassadeur. Les relations sont incontestablement bonnes entre les deux chefs d’Etat. Car contrairement à son prédécesseur, Brice Oligui Nguéma a renoué avec Alassane Ouattara qui a souvent considéré le Gabon comme sa deuxième patrie. Le patriarche avait d’ailleurs mis un pied à terre à la Cité de la démocratie à l’époque afin que le couple Ouattara y séjourne quand il est à Libreville. Ca, c’était avant que ce haut lieu du dialogue et de la concertation à la gabonaise, ne soit rasé par les pelleteuses et les engins Poclain d’Ali sous prétexte d’y faire un terrain de golf (?). La visite d’Oligui chez son aîné Ouattara à Abidjan en avril ne pouvait être que de bonne augure. Grand ami pour ne pas de dire plus d’Emmanuel Macron, Alassane Ouattara aurait briefé Brice Oligui Nguéma avant qu’il ne s’envole à Paris rencontrer le président français en juin. Depuis, il a pris goût de l’Hexagone car il vient d’y séjourner à nouveau pour assister à la cérémonie d’ouverture des JO de Paris en juillet. On se demande s’il n’y sera pas en septembre pour une raison ou pour une autre ? Et même avant décembre.

Pour revenir à KKB, on espère qu’il arrivera à détendre les relations suspicieuses qui ont existé ces 14 dernières années entre Libreville et Abidjan. En 2016, Ali a fortement soupçonné son homologue ivoirien de soutenir (en sous-main) la candidature de Jean Ping qui se trouve être le beau-frère d’Alassane Ouattara dans la mesure où son épouse est ivoirienne d’origine. ABC (Alexandre Barrot Chambrier) n’est pas mieux loti. Sa proximité avec le président Ouattara qui avait collaboré un temps avec lui dans le cadre d’un même cabinet-conseils sans oublier leur passage au Fonds monétaire international, n’a pas arrangé les choses, surtout, quand ABC a choisi de soutenir le candidat, Ondo Ossa contre Ali en août 2023. L’ambassadeur de la Côte d’Ivoire fut d’ailleurs convoqué pour quelques remontrances au ministère des Affaires étrangères à ce sujet.

KKB marche donc sur les oeufs, sauf s’il se confirme que le chef du RHDP ne briguera pas sa propre succession. Car même l’épiscopat ivoirien se mêle de politique en invitant, publiquement, le président Ouattara à savoir transmettre le témoin à plus jeune, plus dynamique et aussi expérimenté que lui.