L’ancien président de Confédération africaine de football (CAF), Issa Hayatou, est décédé, jeudi, 8 août, à Paris, à l’âge de 78 ans. Il devait les avoir ce vendredi, 9 août, si Allah ne l’avait pas rappelé à lui de manière un peu précipitée. Il était, néanmoins, un grand malade dont la mort fut, prématurément, annoncée en avril dernier. C’était une fausse alerte.

Issa Hayatou a présidé aux destinées du football africain pendant 30 ans. Il a permis au continent d’être représenté par 5 pays à la coupe du monde alors qu’à son arrivée à la CAF (Confédération africaine de football) en 1988, seulement, trois pays y allaient pour le compte de toute l’Afrique. C’est son principal mérite.

A son déshonneur, il y a le fait qu’il n’a pas su ou voulu se retirer à temps. Après avoir passé une trentaine d’années comme président de la CAF, il s’est représenté une énième fois se faisant battre en 2017 par le Malgache, Ahmad Ahmad, pas très connu même s’il patronnait le football malgache. L’empereur comme il était surnommé, s’était représenté aux élections sans faire campagne comme à son habitude, ignorant que cette fois, il y avait une coalition manipulée en sous-main par le président de la FIFA, Gianni Infantino, qui entendait imposer un renouveau dans le football africain. Pour y parvenir, le patron de la FIFA avait réussi à mettre certains grands noms du football camerounais dans son camp. C’est ainsi que l’actuel président de la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT), Samuel Eto’o, mena campagne contre son compatriote, Issa Hayatou, ce qui lui resta en travers de la gorge. Le Malgache qu’il soutenait étant élu président de la CAF à la place d’Issa Hayatou, Samuel Eto’o devint l’un de ses deux conseillers spéciaux avec l’Ivoirien, Didier Drogba.

Pourquoi Hayatou n’était-il pas aimé au Cameroun ? Est-ce parce qu’on n’est pas souvent prophète dans son pays ? Déjà, en 2002, lors de la campagne pour la présidence de la FIFA, Issa Hayatou, candidat à ce poste, ne fut pas soutenu par le footballeur africain du siècle, Roger Milla. Selon certaines sources, ce dernier eut pour instruction de soutenir le Suisse, Sepp Blatter. Voyait-on d’un mauvais œil, côté camerounais, la présence d’Issa Hayatou à la présidence de la FIFA ? Toujours est-il que le Cameroun (pays continent de football par excellence) avait ses raisons que la raison ignore jusqu’à ce jour.

Aujourd’hui, tous les Camerounais le pleurent. Ses amis mais ses ennemis aussi. Pendant la campagne en vue de l’élection du président de la FECAFOOT en décembre 2021, Issa Hayatou avait apporté son soutien à son ancien chef de protocole à la CAF, Seydou Mbombo Njoya, qui avait réussi à se recycler après le départ de son patron de la CAF en devenant président de la FECAFOOT. Mais malgré ce soutien important, il ne réussit pas à se succéder à lui-même à la présidence de la FECAFOOT, le pouvoir camerounais ayant jeté son dévolu sur l’actuel président.

De manière générale, le prince de Garoua (son père était lamido) a laissé son empreinte dans le football mondial, ce qui est un grand honneur pour le pays-continent.