80e ANNIVERSAIRE DU DEBARQUEMENT ALLIE EN PROVENCE : Macron invite quelques chefs d’Etat triés sur le volet

Date

Lors du 79e anniversaire du Débarquement en Normandie, Afrique Education avait, fortement, critiqué l’attitude du président français d’ignorer l’Afrique pendant de telles commémorations alors qu’au moment où la France cherchait des hommes pour faire la guerre aux nazis, l’Afrique était en pole position avec 250.000 tirailleurs. Emmanuel Macron nous a peut-être lu. Ce qui est sûr, c’est que son gouvernement a tenu compte de nos remarques en organisant une cérémonie rien que pour l’Afrique, le 80e anniversaire du Débarquement en Provence, où les soldats africains étaient au centre de la manœuvre.

Cinq présidents africains, soigneusement, choisis, ont participé, à la cérémonie, aux côtés de leur homologue français, à la Nécropole internationale de Boulouris, à Saint-Raphaël, dans le Var. Il s’agit, par ordre d’arrivée au pouvoir, de :

1) Paul Biya, président du Cameroun et leader des chefs d’Etat africains présents, qui a prononcé un discours au nom de tous, avec Emmanuel Macron ;

2) Faure Gnassingbé, président du Togo ;

3) Faustin-Archange Touadéra, président du Centrafrique ;

4) Azali Assoumani, président des Comores ;

5) Brice Oligui Nguéma, président gabonais de transition. Véritable chouchou d’Emmanuel Macron, ce dernier a, déjà, honoré trois invitations du président français en l’espace de deux mois. Un record que seul possédait jusque-là, le président ivoirien, Alassane Ouattara, qui, lui, s’est fait représenter cette fois, tout comme pendant l’ouverture des Jeux Olympiques.

Outre le premier ministre marocain, Aziz Akhannouch, la Tunisie et le Sénégal étaient, également, représentés à des niveaux divers (un général pour le Sénégal dont le président a effectué deux invitations officielles en France depuis son arrivée au pouvoir en avril).

Seule l’Algérie n’a envoyé personne pour représenter le président, Abdelmadjid Tebboune.

L’Afrique étant à l’honneur, toutes ses régions comptant un pays francophone étaient représentées, « l’Afrique équatoriale » devenue Afrique centrale, plus que les autres, avec le Cameroun, le Gabon et le Centrafrique.

« Ouvrez ! Ici l’armée d’Afrique », avait indiqué le capitaine qui conduisait les soldats africains venus droit des colonies pour combattre l’ennemi nazi. Dans son discours de circonstance, Paul Biya a affirmé que « La victoire (des alliés) n’aurait pas été possible sans les étrangers, les Noirs, les tirailleurs africains ». Et de poursuivre sous des applaudissements : « Cette lutte a été menée ensemble, pour défendre les valeurs et les idéaux universels de paix et de justice » par « des combattants venus d’Afrique, héritiers de traditions guerrières, admirables de courage, d’audace et de loyauté ». Paul Biya a fustigé ceux qui ne respectent pas le droit international et n’a pas non plus épargné ceux qui ignorent la pauvreté des autres dont ils exploitent à vil prix les ressources ». Chacun en a eu pour son grade. Lui répondant, précisément, sur ce point dans une France où l’extrême-droite, au sommet de sa puissance démagogique, demande aux Africains de rentrer chez eux, le président français a dit exactement ceci : « La France n’oublie rien des sacrifices des Congolais, des Béninois, ni celles des peuples du Burkina Faso, du Mali, et du Niger, et tant d’autres. Non. Rien de la plus belle mémoire de ces hommes n’est oublié». Et de planter le clou : « Etre ici aujourd’hui, c’est ne rien oublier de leur courage et de leur combat », a-t-il ajouté.

Si la décolonisation française a raté au point où chaque Français, aujourd’hui, y va de son analyse façon-façon de cette histoire douloureuse, les cérémonies comme celles de ce matin, font l’unanimité. Du haut de ses 91 ans, le président camerounais, a plutôt été perçu comme une mémoire vivante, un homme sage dont les paroles sensées ont trouvé une écoute dans une assistance qui, visiblement, est peu habituée à recevoir une leçon (qu’on avait du plaisir à écouter) bien que venant d’un représentant d’une Afrique que beaucoup vouent aux gémonies. Ceci n’arrive pas toujours.

Et c’est malheureux que la fête telle qu’Emmanuel Macron l’avait prévue pour ses homologues africains, n’ait pas eu lieu à cause des caprices de la météo. C’est l’occasion de dire que l’Afrique maîtrise les techniques d’orientation des pluies. Il suffisait de poser le problème, à temps, pour qu’une solution (à l’africaine) fut trouvée, et la pluie ainsi que les nuages qui vont avec, auraient été déviés vers une localité voisine. Sans dégât. Les Béninois que le président, Emmanuel Macron, a cité dans son discours sont experts en la matière. Les Camerounais dont le chef d’Etat était sur place, ne sont pas non plus des enfants de choeur dans ce domaine. Ceci pour montrer que si l’Afrique avait bénéficié d’une réelle considération dans sa relation avec la France, les deux parties s’en seraient tirés à très bon compte. Mais hélas !!!!

Envie d’accéder aux contenus réservés aux abonnés ?

More
articles

×
×

Panier