Depuis ce week-end, marqué par la fin du mois d’août, un collège de dirigeants africains est présent à Beijing. Ils y ont été conviés pour le 9ème Sommet de la coopération sino-africaine, prévu du 4 au 6 septembre. Signe de l’engouement suscité par l’événement, ces chefs d’Etat ont avancé leur voyage, afin de pouvoir s’entretenir, longuement, avec leur hôte, le président chinois, Xi Jinping, sur les axes de coopération future. Mais, cet engouement n’est pas le fruit du hasard.
En réalité, l’Afrique n’a pas pu rester indifférente face au matraquage occidental sur l’asymétrie de ses relations avec la Chine. Les accusations de promesses d’investissement partiellement ou non tenues, ainsi que, celles de ciblage des ressources naturelles par le géant asiatique ont mis les leaders africains dos au mur, les obligeant à faire preuve de davantage de courage et de personnalité lors de leur prochaine rencontre de haut niveau avec Xi Jinping.
Dans ce scenario, Cyril Ramaphosa s’est assez bien illustré. Plus gros partenaire de la Chine sur le continent, l’Afrique du Sud veut éradiquer son déficit commercial avec celle-ci et réclame des échanges plus équilibrés. Un souhait légitime formulé par le dirigeant sud-africain, qui devrait aussi résonner chez d’autres leaders africains. Surtout, après l’annonce du solde commercial de 64.1 milliards de dollars en faveur de la Chine en 2023.
On peut, également, citer le chef de l’Etat rdcongolais, Félix Tshisekedi, qui jouit d’une côte de popularité élevée auprès de son homologue chinois, en pleine course aux minerais rares dont regorge la RD Congo, ce qui avait pesé lors de la renégociation, l’an passé, « du contrat du siècle » jugé disproportionné par l’audit réalisé par les autorités rdcongolaises. Celles-ci avaient obtenu un amendement donnant lieu à une entrée dans leurs caisses de 7 milliards de dollars, soit, presque la moitié du budget 2024 (16 milliards de dollars).
La Chine est une nation amie de l’Afrique. Toutefois, la pertinence de certaines remarques des experts internationaux interroge sur la qualité et la viabilité des relations sino-africaines. Ce neuvième haut rendez-vous sera, donc, scruté afin de déterminer si l’équité fera partie des axes d’évolution relationnelle choisis par tous ces acteurs commerciaux.
Paul-Patrick Tédga
MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)