L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) renonce à sa politique de baisse de production pétrolière. Décriée dès le départ aussi bien par certains des pays membres du groupe que par des pays consommateurs parmi lesquels les Etats-Unis, elle aura échoué à faire grimper le prix du baril à 100 dollars, tel que souhaité par l’Arabie Saoudite.
Plutôt, elle aura, au contraire, conduit à une réorganisation du marché, puisque non seulement le cours du brut tourne aujourd’hui autour de 72 dollars, bien loin de son niveau d’avant la mise en place des quotas, ou même de celui de l’année dernière à pareil moment, mais aussi, car l’OPEP a perdu des parts de marché au profit d’autres acteurs sectoriels.
Avec une production aujourd’hui équivalente à 20% de l’offre mondiale, les Etats-Unis sont, en grande partie, responsables de l’échec subi par l’OPEP, mené par l’Arabie Saoudite. Traditionnellement consommateurs, ils ont puisé dans leurs propres réserves pour contrer la stratégie du groupe, contraignant ainsi ce dernier à faire marche arrière.
Sur un autre plan, l’introduction de ces quotas de production avait entraîné la sortie précipitée de l’Angola de l’OPEP suite à son refus de s’y aligner. Une position que Luanda justifiait par ses importants besoins en financement pour la construction de nouvelles infrastructures, et le fait qu’une baisse de ses recettes pétrolières aurait exacerbé sa situation économique.
Pour le remplacer, l’OPEP lorgne sur la Namibie, qui a prévu de commercialiser son or noir en 2030. Le pays reste, cependant, divisé quant à une éventuelle adhésion au groupe des nations exportatrices, compte tenu du niveau actuel de la dette extérieure, et de la perte d’autonomie dans le choix de sa politique d’exportation pétrolière qui s’en suivrait.
Paul-Patrick Tédga
MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)