Né d’un père kényan, Barack Obama est une fierté africaine pour avoir, pendant 8 ans, été le locataire du Bureau Ovale. Mais, cette fierté africaine s’arrête là. Car, à y regarder de près, son passage à la tête des Etats-Unis a plutôt été une calamité pour le continent de son père qu’autre chose.
Cela dit, il arrive que l’ancien président américain ait de bonnes formules. A la suite de l’intervention du Mali à l’Assemblée Générale des Nations-Unies à New York, il a justement dit ceci : » Vous savez, le problème de l’Afrique n’est plus d’ordre politique, ni d’ordre impérialiste, ni d’ordre colonialiste. Le peuple africain a compris ce qui se passe. Avant, on pouvait faire et ça passait, mais aujourd’hui, l’ancienne méthode ne passe plus. Et ce qui est grave dans tout ça, c’est que le peuple du Mali sait que les Occidentaux sont au courant que les Maliens n’ont pas peur d’eux. Donc, même si vous essayez de faire tomber ces 5 colonels (qui dirigeant le Mali, ndlr), le peuple vous empêchera de le dominer et ce sera plus grave encore. Comme il leur faut des têtes de file non corrompues, alors le combat doit se faire avec les 5 colonels. Et ils seront prêts à mourir en les défendant. La seule chose faisable aujourd’hui, c’est de suivre leur chemin et de les aider à faire ce combat. Quel que soit ce que vous ferez avec ces Occidentaux, le peuple africain a pris un chemin sans retour. Ce combat a déjà pris la mentalité des Noirs, et leurs objectifs, c’est une indépendance réelle et non une indépendance corrompue. Et si les Européens continuent à résister, c’est sûr, ils perdront toutes les places qu’ils avaient dans le monde du point de vue économique. Aujourd’hui, il faut juste négocier avec les Maliens, et ensuite, les autres pays africains céderont. Ces 5 colonels ont ouvert les yeux de ceux qui avaient peur de l’Occident. Tous les dirigeants africains, qui sont avec les Occidentaux doivent savoir que les données ont changé, les méthodes où il fallait payer pour gagner les consciences ne peuvent plus changer l’objectif de ce combat. L’ancienne méthode ne vit plus, la nouvelle génération a compris et je leur donne raison ».
Comme on pouvait s’y attendre, les médias occidentaux en Europe et même en Amérique du Nord, n’en ont pas parlé, bien qu’Obama n’invente pas, ici, le fil à couper le beurre. En effet, les Maliens n’ont pas attendu les paroles d’Obama à leur endroit pour prendre conscience de leur force vis-à-vis de la France. De la même manière, les Africains n’ont pas eu besoin d’un tel conseil pour réprouver et repousser la Françafrique, en cherchant à mettre à mal les résidus de pouvoirs françafricains qui restent, encore, en poste en Afrique. Avec le départ du Sénégalais, Macky Sall, qui voulait un troisième mandat, et qui a été obligé de quitter le pouvoir pour éviter que le Sénégal ne s’embrase, la voie se libère, rendant juste le constat de Barack Obama.
Mais, rappelons qu’en dehors de ses bonnes analyses et de ses excellents constats, Barack Obama a été l’un des pires chefs d’Etat américain pour l’Afrique. En 8 ans à la Maison Blanche, il n’a laissé son empreinte en Afrique nulle part de la bonne manière. On sait que Bill Clinton créa l’AGOA qui permet aux pays africains d’exporter leurs produits sur le marché américain sans droits de douane. De son côté, George W. Bush, bien que belliqueux, finança de gros et coûteux programmes de lutte contre le VIH Sida en Afrique, lesquels permirent au continent d’y faire face alors que certains observateurs annonçaient l’extermination de tout le continent à cause de cette pandémie.
Et Barack Obama alors ? On se souvient qu’au Ghana, il déclara que l’Afrique n’avait pas besoin d’hommes forts mais d’institutions fortes (notre photo montre la famille Obama au Ghana en juillet 2009). Son constat s’arrêta au diagnostic et non au traitement du mal. Et dans le chapitre du mal, il est celui qui a amplifié le djihadisme en Afrique après avoir signé l’assassinat du leader libyen, Mu’ammar al Khadafi, par les Forces de l’OTAN sous commandement américain, juste parce que le leader de la Jamarihiya libyenne socialiste voulait impulser la création d’une monnaie africaine qu’il comptait garantir avec de l’or de la Libye, ce qui fut jugé catastrophique pour l’avenir du dollar américain et du F CFA (français). D’où l’activisme du président français, Nicolas Sarkozy, dans cet assassinat. Car sans le F CFA, l’économie française, déjà, très endettée, sombrerait dans une crise encore plus profonde.
Obama participa, aussi, au chassement (il n’y a pas un autre terme) de Laurent Gbagbo du pouvoir par les soldats français alors qu’il avait gagné l’élection présidentielle au détriment de son rival, Alassane Ouattara, soutenu, par contre, par les intérêts français et américains.
Conclusion : Vous avez dit Barack Obama ? Seuls les Africains naïfs pourront penser du bien de lui.