La noyade (?) au Canada, il y a quelques jours, de la Rdcongolaise, Alexandra Martine Lumbayi Diengo, étudiante à l’Université du Québec à Trois-Rivières, suscite une énorme émotion. Ces faits de société concernant les étudiants africains qu’on trouve assassinés ici et là, pas seulement, au Canada, mais, aussi, en Turquie, en Chine, et ailleurs, commencent à se multiplier. Si les étudiants africains s’expatrient, c’est, souvent, parce qu’ils sont en quête d’un savoir de haut niveau, généralement, introuvable chez eux. A noter que des pays africains comme le Maroc, l’Afrique du Sud, proposent, tout de même, des cursus universitaires satisfaisants qui peuvent limiter des déplacements hors du continent. D’où la question de fond : qu’avons-nous fait depuis les indépendances pour qu’en 2024, les Africains continuent à quémander un savoir parfois banal à l’étranger ?
Les pays africains seront sécurisés uniquement quand leurs systèmes scolaires, universitaires et de santé, seront de haut niveau. Quand leurs établissements universitaires apparaîtront en bonne place dans des classements mondiaux. L’Afrique et le Maroc sont cités, ici, parce que c’est le cas.
Nathalie Yamb, par rapport à cette affaire de noyade de Martine Lumbayi Diengo, écrit ceci : « Il y a 13 ans, avec le professeur, Mamadou Koulibaly, nous avions inscrit une mesure intitulée « Personne ne sort » dans le projet de société du parti politique, Lider, dont l’ancien président de l’Assemblée nationale de Laurent Gbagbo, était le président-fondateur avec comme conseillère, Nathalie Yamb. Selon cette dernière, ce projet de société pour la Côte d’Ivoire avait fait l’objet de « beaucoup d’insultes ».
« Cette mesure spécifiait qu’aucun haut gestionnaire de l’argent public (président de la République, ministres, députés, maires, gouverneurs, directeurs généraux de ministère et d’entreprises publiques ou parapubliques, ni aucun membre immédiat de leurs familles (conjoints, enfants) n’auraient l’autorisation d’aller se faire soigner à l’étranger, ni d’aller se scolariser à l’étranger, sauf à démissionner préalablement, irrévocablement, de la fonction publique et de présenter une attestation de régularité fiscale », explique Nathalie Yamb, qui précise : « A cela s’ajoute un deuxième niveau de l’obligation pour ces personnes, de se soigner et de se scolariser et de scolariser leurs enfants dans les établissements publics africains ». Une chose est sûre et certaine : l’application stricte d’un tel programme mettrait le pays en question à l’abri des très nombreuses évacuations sanitaires et de l’envoi massif de ses étudiants hors du continent.
Imaginez qu’une telle réforme soit votée au référendum en Côte d’Ivoire ou dans n’importe quel autre pays africain : ne récolterait-elle pas un taux de plus de 90% du oui ?
Le président ivoirien, Alassane Ouattara, qui dit être à l’affût des bonnes idées, même celles venant de l’opposition, n’en a pas voulu. Et pour cause ! Lors de son premier mandat (2010-2015), il se retrouvait, toutes les trois semaines, en moyenne, à l’hôpital du Val de Grâce de Paris, où il observait un traitement strict de son système cardio-vasculaire (Notre photo montre l’état progressif de santé du président Alassane Ouattara opéré d’une sciatique en février 2014 à Paris). Au RHDP (la coalition politique qui soutient Alassane Ouattara), on ne nous démentirait pas si on annonçait une petite cinquantaine de déplacements du président ivoirien, rien que pendant ce premier mandat, et uniquement, au Val de Grâce. Les Ivoiriens n’étaient nullement informés des sorties répétitives de leur chef d’Etat pour se soigner. Il allait en France et retournait en Côte d’Ivoire en moyenne toutes les trois semaines, ni vu ni connu. Complètement incognito.
On espère que Nathalie Yamb retournera en Côte d’Ivoire (où l’avait chassée Ouattara sans aucune raison valable) pour retrouver le professeur, Mamadou Koulibaly, afin que cette importante réforme soit mise en place, quand l’opposition accédera au pouvoir en octobre 2025.