Il est souvent dit que le temps est le meilleur des alliés. Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) du Niger peut, probablement, en témoigner, aujourd’hui. Diabolisé à tout va par ses critiques, notamment, après son coup d’état du 26 juillet 2023, il dispose, maintenant, d’une bonne côte de popularité auprès des régimes voisins.
Même si la prudence reste de mise, les relations entre Niamey et Cotonou se sont nettement améliorées. La brouille, née de la menace béninoise d’intervenir militairement pour rétablir Mohamed Bazoum dans son fauteuil présidentiel, n’est plus qu’un souvenir, grâce à la médiation de deux anciens chefs d’Etat, Yayi Boni et Nicéphore Soglo. Aujourd’hui, les autorités des deux pays en sont à évoquer l’idée d’une éventuelle coopération militaire pour sécuriser leur territoire.
Et puis, il y a l’Algérie, qui est suspectée d’avoir refoulé volontairement près de 20 000 migrants clandestins vers le Niger de janvier à août 2024. Un signe évident de sa frustration liée au désintérêt qu’avait porté Niamey vis-à-vis de ses efforts de médiation engagés juste après les événements de l’été 2023. Les deux pays avaient alors connu une période de gel diplomatique, laquelle a pris fin lorsqu’ils ont signé un accord portant sur les hydrocarbures, le mois dernier.
Cela aura pris du temps, mais, la diplomatie des hydrocarbures aura fini par triompher. Tous ceux qui alimentaient les animosités envers le CNSP, parce qu’ils lorgnaient sur les ressources énergétiques nigériennes, constatent, aujourd’hui, par eux-mêmes l’échec de leur stratégie. Car, le Niger poursuit sa marche vers l’avant.
Paul-Patrick Tédga
MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)