La terre s’arrêtera de tourner, mardi, 29 octobre 2024, à Brazzaville, capitale de la République du Congo. Une ville au football à fleur de peau. Une ville qui rassemble les populations, tous quartiers confondus, autour d’une ferveur commune pour le ballon rond, l’une des villes africaines qui respirent le plus le football. Le Congo-Brazzaville est un grand pays de football, qui avait gagné la CAN 72 au Cameroun, en battant le Mali de Salif Keita en finale par 3 buts à 1. Une victoire méritée même si Salif sortit de suite d’une blessure à la 18e minute. Les Diables rouges éliminèrent l’équipe nationale du Cameroun qui s’appelait « Double Stars » en demie finale par 1 but à 0, à Yaoundé, mettant tout le pays en deuil (c’est par un décret présidentiel pris en octobre de la même année que l’équipe fut baptisée « Lions indomptables »). Après cette déconfiture (il n’y a pas un autre mot) de février 1972, c’était silence radio dans les bouillants quartiers de la capitale comme La Briqueterie, Nkolndongo, Mvog Ada, Essos (où la très fréquentée avenue Germaine Ahidjo était vide), Obili, Ndjong Melen, et bien plus. Les Diables rouges avaient montré aux Camerounais qu’ils étaient de véritables diables. Le président, Ahmadou Ahidjo, très sportivement, remit le trophée au capitaine des Diables rouges avec toutes les félicitations d’usage car c’est la jeunesse africaine qui avait gagné. Ndomba Le Géomètre n’était pas de la partie. C’est deux ans après, à la CAN 74, en Egypte, qu’il intégra les Diables rouges. Une CAN que gagna le Zaïre face à la Zambie par deux buts à zéro. Un sympathique portrait à la mémoire de Jean Jacques Ndomba Le Géomètre est dressé sur le compte facebook de notre excellent confrère, Joseph Gabio. Nous vous invitons à le lire.
En effet, ce 29 octobre 2024, Brazzaville fera vibrer, toute la journée, la mémoire du footballeur, Jean Jacques Ndomba Le Géomètre. Et, en soirée, au frêt de l’Aéroport international de Maya Maya, de Brazzaville, en toute spontanéité, les sportifs patienteront, des heures, pour voir débarquer, venant de Paris, par le vol Air France, de ce jour, le cercueil en pin de Jean Jacques Ndomba Le Géomètre. Une arrivée précédée, le 28 octobre 2024, par la levée du corps, la séquence du recueillement et la messe d’action de grâce, en la mémoire de l’illustre disparu, au Funérarium des Joncherolles, à Villetaneuse, dans le Nord de Paris.
Décédé à Troyes, en France, le 15 octobre 2024, des suites d’une maladie, le footballeur de légende congolais, Jean Jacques Ndomba Le Géomètre, avait 70 ans. Compétiteur hors pair, il aura été, au sein des formations sportives congolaises où il a évolué, principalement, l’Etoile du Congo, l’un des joueurs de football, les plus techniques et les plus créatifs de sa génération. Il brillait de mille feux, captivant les spectateurs par ses prouesses, dans les tribunes des stades. Hors des lieux de compétition, il alimentait des débats passionnés de ses admirateurs. Lorsqu’il est sélectionné dans les Diables rouges, l’équipe nationale du Congo, Jean Jacques Ndomba Le Géomètre a honoré son pays par des performances qui ont fait de lui une vedette du terrain, à même de transformer l’impossible en réalité. Un maître à jouer.
Au sommet de son art et ainsi vu, au Congo, par ses coéquipiers, ses adversaires, ses encadreurs administratifs et ses entraîneurs, Jean Jacques Ndomba Le Géomètre n’y avait plus rien à prouver. Il va alors se tourner vers l’étranger et tenter sa chance dans les championnats de France, en 1982. Il évoluera dans l’Olympic de Marseille, Le Puy, Lyon, Niort. Des clubs où il s’est fortement distingué.
Aussi bien au Congo qu’en France, Jean Jacques Ndomba Le Géomètre cumulait en lui les qualités requises pour être un excellent joueur de foot. En plus d’avoir de la vitesse et de l’esprit, il avait de l’équilibre et de l’endurance physique pour garder le ballon au pied. Sans compter qu’il avait une belle aptitude à tirer, faire des passes sur de longues distances, intercepter des ballons à ras de terre et des passes aériennes. Ce qui a fait de lui, avec une bonne conduite de balle, qui agit comme une protection de ballon, l’un des meilleurs dribbleurs connus au Congo, ce magicien sur le terrain capable de se frayer des espaces, dans les plus petits périmètres. Pour tout dire, il était un danger permanent dans la surface de réparation des équipes adverses.
Au moment où dans les prochaines heures, Jean Jacques Ndomba Le Géomètre va être inhumé sur ses terres natales, je m’incline devant la mémoire de la grande figure sportive qu’il fut. Puisse sa famille, particulièrement, son épouse, Mme Ndomba et ses enfants, trouver, ici, mes condoléances les plus attristées. Aux proches dont le ministre, Raymond Ombaka Ekori, Jean Didier Ekori et Jonas Ekori Mfouba, je dis l’expression de ma plus profonde compassion.
A l’univers du football congolais, je traduis ma solidarité. L’invitant à davantage de discipline, de rigueur et d’intelligence active, dans la formation et le perfectionnement, pour produire d’autres équivalents de Jean Jacques Ndomba Le Géomètre, aux fins de toujours tenir haut l’étendard congolais. Et que reste à jamais, en cet univers, la force du souvenir de Jean Jacques Ndomba Le Géomètre, souvenir appelé à résonner dans chaque coeur des fans du football congolais.
Au Journaliste sportif, Joseph Gabio, et à ses collègues du même métier, j’en sais gré pour leur hommage à Jean Jacques Ndomba Le Géomètre. Leur regard critique et objectif contribuant largement à porter un plus sur l’évolution de l’activité sportive du Congo.
Puisse l’Etat congolais, pour sa part, faire son devoir dans le domaine sportif. Au nom de l’intérêt supérieur de la nation et pour des raisons de cohésion nationale, davantage, se rendre à l’évidence de son obligation patriotique, républicaine et morale, d’assumer, à fond et sainement, ses attributions et autres prérogatives légales.
A l’endroit de Jean Jacques Ndomba Le Géomètre, pour loyaux et nobles services rendus au Congo, la patrie reconnaissante est à activer, selon la tradition.
Joseph Ouabari Mariotti
est l’ancien Garde des Sceaux du professeur-président Pascal Lissouba