BASES FRANCAISES EN AFRIQUE : Fermeture et non réduction (le français utilisé est-il difficile à comprendre ?)

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Jean-Marie Bockel, ce socialiste, qui avait rejoint Nicolas Sarkozy en 2008 et qui, peu après, avait été chassé du gouvernement sur ordre d’Omar Bongo Ondimba pour avoir affirmé qu’il avait hâte de signer l’acte de décès de la Françafrique, travaille, depuis quelque temps, avec Macron.

Celui-ci lui a, récemment, demandé une réflexion et un rapport sur les bases militaires françaises, illégalement, installées dans certains pays africains (Gabon, Côte d’Ivoire, Sénégal, Djibouti).

Bockel (sur notre photo avec son premier mentor Nicolas Sarkozy) ne suggère rien d’autre qu’une diminution de ces bases.

Mais, diantre, dans quelle langue faudrait-il dire à ces gens-là, à Bockel et aux autres néocolonialistes français, que les Africains exigent une fermeture et non une diminution ? Pourquoi sont-ils incapables de comprendre des choses fort simples ? Pourquoi ne tirent-ils aucune leçon de l’humiliation que leur infligèrent, successivement, le Mali, le Burkina et le Niger ? Bockel a-t-il déjà oublié ce qu’il disait en 2008 ? Les hommes politiques français prétendent que la présence des soldats français sur le continent africain leur coûte cher et que leur pays manque cruellement d’argent en ce moment. Alors, le temps est peut-être venu pour que l’armée française quitte nos pays dont les populations n’ont jamais demandé la protection.

Jean-Marie Bockel avec son nouveau mentor Emmanuel Macron.

Est-il besoin de rappeler aux Français qu’en mars 1967, les troupes américaines quittèrent le Camp de Saint Germain-en-Laye, à la demande du général Charles de Gaulle qui,  souhaitant que son pays retrouve sa pleine capacité de décision en matière de sécurité, avait exigé l’année précédente la fermeture de toutes les bases de l’OTAN (Alliance du Traité de l’Atlantique Nord) sur le territoire français ? Pourquoi aiment-ils faire aux Africains ce qu’eux-mêmes ne voulaient pas que les Américains leur fissent ? Un peu de cohérence quand même !  En tous les cas, je trouve à la fois indigne et ridicule qu’un pays soi-disant riche s’accroche à des pays pauvres où sa présence est, désormais, jugée indésirable.

Jean-Claude Djéréké

est professeur de littérature à l’Université de Temple (Etats-Unis)

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