BURUNDI : La défection de plusieurs chefs d’Etat au Sommet de la COMESA plombe ses visées

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Le Burundi accueille ce jeudi, 31 octobre, la 23ème édition du Marché commun de l’Afrique de l’Est et australe (COMESA). Placée sous le thème “Paix et sécurité”, ce rendez-vous devait être propice à de nouveaux pourparlers et échanges, au plus haut niveau, sur les conflits armés qui gangrènent la stabilité du continent, en particulier, la RD Congo et le Soudan. Ce ne sera, finalement, pas le cas étant donné qu’une poignée d’acteurs clé ont choisi de faire défection.

Avec son étiquette de mauvais voisin qu’il traîne depuis un moment, le président du Rwanda, Paul Kagamé, n’a pas eu le courage de se déplacer à Bujumbura pour prendre part au 23ème Sommet du COMESA. Soupçonné d’être de mèche avec les rebelles du Red Tabara (Burundi) et du M23 (RD Congo), chose qu’il dément malgré la multitude de rapports incriminants, le président rwandais a dépêché son ministre du Commerce et de l’Industrie, Prudence Sehabizi, pour esquiver les sermons qui l’attendaient.

L’absence du dirigeant rwandais étant prévisible et ayant été actée suffisamment tôt, le chef de l’Etat rdcongolais, Félix Tshisekedi (sur notre photo avec son frère Evariste Ndayishimiye), a, sans grande surprise, décidé de se faire représenter par son ministre de l’Intégration régionale, Didier Mazenga. Idem pour l’ancien guérillero, et leader de l’Ouganda, Yoweri Museveni, qui a, quant à lui, envoyé sa vice-présidente, Jessica Alupo, dans la capitale burundaise. Le président ougandais est accusé de tenir un double langage dans la guerre à l’Est de la RDC, du fait du rôle présumé de son armée aux côtés des FARDC et du M23.

Les présidents Kagame et Museveni considérés comme des déstabilisateurs. A tort ?

Pour ce qui est du conflit soudanais, autre grand point à l’ordre du jour de ladite conférence, les échanges risquent de ne porter que sur l’aspect humanitaire, compte tenu de la non-participation des deux chefs de guerre, Hemedti et al-Burhane. Car, à l’inverse de la guerre qui sévit dans la région orientale de la RDC, le différend, qui oppose ces deux généraux, n’est pas afro-africain. Ce qui complique la recherche de solutions, puisque des acteurs tapis dans l’ombre, situés dans d’autres continents, et ayant des intérêts divergents, tirent les ficelles.

Alors que le thème choisi pour cette 23ème édition du COMESA pouvait laisser espérer que des avancées dans les négociations puissent aboutir dans un horizon proche au retour de la paix et la stabilité en Afrique de l’Est et australe, l’absence des leaders des nations concernées fait office de douche froide à cette noble aspiration.

Paul-Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)

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