Lors de leur rencontre annuelle du mois dernier, à Washington DC, le FMI et la Banque mondiale ont, de nouveau, fait état de leur pessimisme face aux perspectives économiques de l’Afrique, en particulier, dans sa région sub-saharienne.
Avec une croissance anticipée de 4.2% pour l’année prochaine, son économie n’est pas assez forte pour tirer profit de la transition démographique. La faute surtout à une dette colossale qui annihile toute marge de manœuvre des Etats voulant améliorer leur situation socio-économique.
Parmi les solutions potentielles débattues par les deux grands bailleurs de fonds internationaux, la réduction de la durée d’approbation des projets a été évoquée par le patron de la Banque Mondiale, Ajay Banga (sur notre photo avec Kristalina Giorgieva, la directrice du FMI, dont les institutions sont très décriées en Afrique).
Cette proposition fait écho à la leçon sur le développement que ce dernier avait reçue du président ougandais, Yoweri Museveni, en mars dernier, sur l’inadéquation des initiatives jusque-là proposées par la Banque Mondiale aux pays africains.
L’ancien guérillero avait insisté sur le besoin en investissement pour des projets d’électrification, à cause de leur impact sur les activités économiques des pays, notamment, le secteur informel. Allant parfois jusqu’à 19 mois, leur durée d’approbation pourrait être raccourcie à un an.
Réagissant à la situation des nations fragiles, l’Espagne va décaisser 400 millions de dollars, en 2025, et suspendre le service de la dette pour celles ayant subi une catastrophe naturelle ou crise majeure. Des mesures bien moins efficaces qu’une annulation partielle ou totale de la dette.
Paul-Patrick Tédga
MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)