Le Mali, le Niger et le Burkina Faso ne se reconnaissent pas à travers la période de rétraction de six mois proposée par la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest).
Les chefs d’Etat de la CEDEAO ont pris acte du retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger de leur organisation. Alors que ce départ va prendre effet dès le 29 janvier 2025, la CEDEAO, la queue entre les jambes, a proposé aux trois dynamiques chefs de l’Etat de l’AES (Alliance des Etats du Sahel), une transition de six mois durant laquelle le dialogue va se poursuivre pour un éventuel retour.
Les chefs d’Eat du Sénégal et du Togo ont été mandatés pour leur faire changer d’avis. Mais, il s’agit, ici, d’une mission impossible, trois chefs d’Etat de cette fameuse CEDEAO, ayant, par le passé, oeuvré pour l’échec, voire, la destruction des trois pays qui deviendront, plus tard, l’AES. Il s’agit du Sénégalais, Macky Sall (que les Sénégalais ont chassé du pouvoir, cette année, alors qu’il voulait s’accrocher pour un troisième mandat que la constitution lui interdisait). Avec son départ du pouvoir, les trois chefs d’Etat de l’AES disent : « Bon débarras de ce valet de l’impérialisme » !
Le deuxième chef d’Etat hostile à l’AES est Patrice Talon du Bénin qui a, aussi, échoué dans ses manœuvres téléguidées depuis l’extérieur pour faire revenir Mohamed Bazoum aux affaires et qui, comme Macky Sall, entend s’accrocher au pouvoir pour un troisième mandat. Il ne réussira pas tout le Bénin y compris les gens dans son propre camp étant vent debout contre une telle perspective. Il est donc appelé à quitter le pouvoir comme Macky Sall.
Il restera l’Ivoirien, Alassane Ouattara, qui ne pourra rien faire tout seul. Il était celui qui activait, le plus, le président-novice du Nigeria, Bola Tinubu, afin de programmer une intervention militaire ayant pour but de dégager, le général-président, Abdourahamane Tiani, du pouvoir. Bola Tinubu qui s’y connaît mieux en affaire et moins en politique où il est d’une nullité à pâlir un veau est devenu la girouette de Ouattara qui, lui, prenait ses instructions auprès d’Emmanuel Macron depuis l’Elysée (sur notre photo, Bola Tinubu court pour se retrouver très vite dans les bras de Macron en juin 2023. Après le coup d’état au Niger de fin juillet 2023, il n’obéira qu’à Macron). Pour faire front aux manœuvres déstabilisatrices de Ouattara, les sénateurs et les gouverneurs du Nord du Nigeria et frontaliers avec le Niger se sont interposés en invitant Bola Tinubu à éviter toute escalade militaire avec son voisin du Niger dont les familles se trouvent des deux côtés de la frontière. L’intervention militaire tant souhaitée par Ouattara, Sall et Talon, avec Emmanuel Macron, en donneur d’ordre, n’a plus eu lieu, le Nigeria se trouvant en porte à faux avec son opinion nationale et celle du continent africain qui ne voulait plus d’une nouvelle Libye, la France de Nicolas Sarkozy ayant procédé de la même manière pour déstabiliser ce pays jadis stable et prospère pour en faire, aujourd’hui, une zone d’instabilité et de non droit étendue dans tout le Sahel.
Les pays de l’AES ont tout intérêt à fermer la porte à la CEDEAO, qui est une organisation à dissoudre (car totalement inféodée aux influences occidentales) ou à reformer totalement. Mais avec Ouattara comme un de ses éminents membres ?
Dans une déclaration publiée le 22 décembre, les pays de l’AES ont fermement rejeté cette période de transition de six mois, la qualifiant de manipulation et de tentative de déstabilisation. Les leaders de l’AES ont affirmé que cette décision unilatérale ne saurait lier les pays de l’AES. Il est, donc, fortement, conseillé aux présidents du Sénégal et du Togo de ne pas effectuer le déplacement dans les trois pays car il s’agit d’une mission dont l’échec est d’avance programmé. L’Afrique est totalement contre.
Les trois pays membres de l’AES ont annoncé leur volonté de quitter la CEDEAO en janvier 2024, accusant l’organisation d’être instrumentalisée par l’ancienne puissance coloniale française.
La question est de savoir si, après avoir tourné le dos à la France et fermé ses bases militaires dans les trois pays, ces derniers vont continuer à utiliser la monnaie française, qui est le F CFA ? Ce serait incohérent. C’est la raison pour laquelle la logique voudrait que les trois pays en question quittent, également, l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine) et créent leur monnaie (comme la Mauritanie l’avait fait il y a quelques années), quitte à s’associer avec le Sénégal du duo, Bassirou Diomaye Faye – Ousmane Sonko, qui avaient annoncé la création d’une monnaie autonome pendant leur campagne présidentielle s’il y avait des contraintes en vue de la création d’une monnaie sous-régionale.
La création d’une monnaie relève avant tout d’une volonté politique d’un Etat avant d’examiner les paramètres économiques qui sont, tout aussi, importants. Mais, il n’y a pas de raison que ces pays ne sautent pas ce pas alors qu’ils ont décidé de tourner le dos à la France.