– 3 points en un mois. – 9 points en six mois. Emmanuel Macron ne cesse de s’enfoncer dans les sondages. A force de baisser, il va finir par trouver le pétrole. Les Français l’ont lâché, y compris son principal socle d’électeurs de 2022 (année de sa réélection) qui a arrêté de croire en lui. Lui seul pense que ce sont les autres qui ont tort parce qu’on ne le comprend pas, et que seul lui, est dans le vrai. Arrogance quand tu me tiens !

Le jugement des Français sur la présidence Macron est sans appel. Entre lui,  François Hollande et Nicolas Sarkozy, on ne sait pas qui a été le plus rejeté par les Français. Macron a obtenu un deuxième mandat (qu’il risque de ne pas finir) en se servant de Marine Le Pen qu’il s’arrangeait à avoir comme adversaire au deuxième tour pour facilement la battre. Aujourd’hui, il y a le retour de la manivelle. Car les bilans du jeune président se passent de commentaire : dette, influence de la France dans le monde, éducation, etc. font dégringoler la France au niveau des classements internationaux.

Selon le dernier sondage Elabe pour Les Echos, le jugement de l’opinion des Français est sans appel pour Macron : une dégringolade continue depuis la dissolution : -3 points en un mois, -9 en six ! Aujourd’hui, il se situe à 18% comme François Hollande quand il prenait la terrible décision de ne pas se représenter à la présidentielle pour défendre son bilan. Du jamais vu, ce que ce président socialiste avait fait subir à ses électeurs de gauche.

« Les Français en veulent à Emmanuel Macron. La dissolution, écrit Les Echos, agit comme une décision ayant eu des conséquences non seulement immédiates mais aussi sur le temps long ».

Et puis, ce n’est pas anecdotique, le mépris et l’arrogance avec lesquelles Macron traite l’Afrique depuis son arrivée au pouvoir, sont aussi à prendre en compte. On se souvient de la façon dont il s’était moqué, le 27 novembre 2017, de l’ancien président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, qui serait allé réparer le climatiseur en panne dans un amphithéâtre bondé de l’Université de Ouagadougou. C’était sans doute pour rigoler dans ce milieu jeune où il se trouvait, mais cette image lui colle à la peau, tout comme, à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Nicolas Sarkozy avait osé ironisé, en 2007, sur le fait que l’Afrique n’avait pas d’histoire. Devant un amphi plein à craquer.

Recevant les ambassadeurs à l’Elysée, il y a quelques jours, Macron a critiqué les dirigeants africains de n’avoir pas dit Merci à la France qui avait dépêché des milliers de soldats au Mali, en 2013, pour éviter la prise de Bamako par les djihadistes. Au passage, il a oublié que la France n’a jamais gagné de guerre sans les alliés, et parmi ceux-ci, on a toujours compté des dizaines de milliers d’Africains à qui Paris refuse même de payer les pensions. Jamais de Merci. Du coup, la plaie béante de ce triste souvenir s’est ré-ouverte. Conséquence, aujourd’hui, le président français n’a plus la cote auprès des Franco-Africains. S’il se présentait à une nouvelle présidentielle, très peu d’entre eux voteraient pour lui.

L’autre enseignement de ce sondage, c’est que Macron est lâché par le cœur même de son électorat : -23 % en six mois chez ses électeurs du premier tour de 2022 ! Pour le sondeur Bernard Sananès, cité par Les Echos, « Emmanuel Macron passe sous la barre des 20 % car son socle ne tient pas. Il ne parvient pas à enrayer sa chute, ce qu’il s’était passé pour François Hollande ». On est donc en pleine hollandisation de Macron. Qui l’eût cru ? Est-ce le début de la fin du jeune président à l’Elysée ? Va-t-il finir l’année 2025 dans ses habits de président de la République ? Peu de Français en prennent le pari.