La classe politique béninoise est en ébullition. Une partie de celle-ci pense qu’il est en train de manoeuvrer pour se succéder à lui-même après avoir modifié la constitution qui lui permettra de briguer un troisième mandat, puis, un quatrième, voire, un cinquième. Une autre partie de cette classe politique croit dans la parole du président qui, à plusieurs reprises, a laissé entendre qu’il respecterait ses deux mandats sans plus.
Ce débat rappelle celui qui avait cours au Sénégal jusqu’à ce que le président, Macky Sall, lui-même, y mette fin en annonçant qu’il quitterait le pouvoir au terme de son deuxième et dernier mandat. Sa majorité présidentielle ne voulait pas l’entendre de cette oreille : on comprend qu’elle ne voulait pas perdre ses privilèges, mais, il y allait de la paix et la stabilité du Sénégal, un pays jusque-là sans problème qui commençait à connaître ses promiers morts pendant les manifestations et beaucoup de saccages de biens surtout français : d’aucuns disaient (à tort peut-être) que l’entêtement de Macky Sall pour un troisième mandat s’expliquait, au moins en partie, par le soutien qu’il semblait bénéficier de son homologue et ami, Emmanuel Macron. Au final, la sagesse a prévalu chez Macky Sall qui, prenant sa majorité présidentielle à contre-pied, a annoncé, urbi et orbi, un soir, dans la journal de la Radio Télévision sénégalaise qu’il ne briguerait pas un autre mandat. Du coup, le climat politique dans le pays devint apaisé. Une décision très (très) opportune et surtout respectable. Encore très jeune, Macky Sall pourra revenir au pouvoir dans dix ou quinze ans, sans problème, après avoir laissé cette excellente image de démocrate qui se soucie de l’intérêt supérieur de son pays. Les Sénégalais s’en souviendront et pourront sans problème lui donner leurs suffrages.
Au Bénin, le président, Patrice Talon, se trouve, exactement, dans le même cas de figure. Il est arrivé au pouvoir pour faire des réformes pendant un mandat avant de s’en aller, mais chemin faisant, il en a fait deux parce qu’il y avait beaucoup de choses à faire. Il a annoncé à plusieurs reprises qu’il partira en avril 2026 mais sa majorité présidentielle veut qu’il conserve le pouvoir en modifiant la constitution. C’est la même histoire qu’on Sénégal. Je pense que les Béninois toute raison gardée, devraient respecter la constitution et la volonté de leur président de quitter le pouvoir la tête haute et la poitrine bombée.
A Afrique Education où il n’a jamais été ménagé depuis son arrivée au pouvoir en 2016, nous pensons qu’il inscrirait son nom parmi les grands présidents de son pays au même titre que Boni Yayi, Mathieu Kérékou et Nicéphore Soglo.
Patrice Talon fait la pleine page du numéro 541 de février 2025 d’Afrique Education, qui sera en vente chez les marchands de journaux mardi de la semaine prochaine. Il est déjà disponible sur la boutique du site quotidien du magazine. Faire www.afriqueeducation.com (et suivre les instructions après avoir cliqué sur la couverture du numéro 541).