CONFLIT RDCONGO-RWANDA : Ndayishimiye s’attend à une attaque de Kagamé (après la RDCongo) et le menace de ne pas essayer

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On a rarement vu le général-président, Evariste Ndayishimiye, du Burundi être aussi percutant, offensif (notre photo). Devant le gotha politique burundais, vendredi, 31 janvier, à Bujumbura, il vient de dénoncer la complicité des Occidentaux sous couvert de la communauté internationale dans leur double-jeu dans la guerre qui oppose le Rwanda à la RDCongo. Avant d’avertir qu’il connaît le plan de Kagame : en finir d’abord avec la RDCongo avant de s’attaquer, ensuite, au Burundi. Mais pour l’ancien maquisard devenu président et général de son état, Evariste Ndayishimiye, il attend Kagame de pied ferme au Burundi. En tout cas, le Burundi ne sera pas la porte-passoire qu’est la RDCongo. Que Kagame arrive et il trouvera à qui parler au Burundi.

Voici les propos du général-président du Burundi :

« Pour traiter une maladie, mes chers amis, on doit fouiller en profondeur jusqu’à découvrir les vraies causes. Aujourd’hui, l’Afrique souffre du terrorisme, des conflits armés internes, mais où est-ce que ces groupes armés trouvent des armes et des financements ? On peut se poser cette question : où est ce que ces groupes trouvent des financements et des armes ? Nous sommes ici témoins du terrorisme dans la Corne de l’Afrique. Il trouve ses origines dans la destruction de l’armée somalienne sous prétexte de détruire le régime de Siad Barré parce qu’il a combattu pour l’indépendance de la Somalie. Si le terrorisme s’invite dans la région du Sahel, ne cherchez pas ailleurs, c’est la conséquence de la destruction de l’armée libyenne faite dans l’optique d’anéantir le régime de Kadhafi, artisan avéré de l’Union africaine.

Ici chez nous, nous faisons face aux actions terroristes à l’Est de la RDCongo. Et l’origine des armes de ces groupes armés hormis celles distribuées par le Rwanda et le M23, d’autres sont issues de la conséquence de la destruction de l’armée du Rwanda et du Zaïre respectivement en 1994 et en 1996. Ce sont ces armes-là que les terroristes utilisent. Hormis les groupes armés qui sont financés, armés par le Rwanda. Les autres, vraiment, il y a beaucoup de groupes armés qui trouvent des armes dans la destruction de ces armées. Alors, qui a détruit ces armées ? Il faut qu’on se dise la vérité si on veut vraiment déraciner les maux à l’origine du sous-développement de l’Afrique. Nous devons encore penser d’où ça vient, pourquoi les pays africains qui pourtant ont un potentiel économique important sont en proie à des guerres et du terrorisme avec la complicité de certains pays occidentaux ? Vous voyez ce qui se passe ici auprès de nous. Est-ce que la communauté internationale ne voit pas les conséquences ? Je vous dis que si ça continue comme cela, la guerre risque d’être généralisée dans la région parce que le peuple ne peut pas se laisser faire. Si le Rwanda continue à faire des conquêtes dans d’autres pays, je sais qu’il va arriver au Burundi parce qu’il est en train d’entretenir les jeunes réfugiés.Il les arme et les entraîne dans la guerre du Congo. Un jour, ils vont venir au Burundi. Nous n’allons pas accepter cela. La guerre sera générale. Nous savons son plan.

Les deux généraux qui président aux destinées de leurs pays. Cela dit, cette photo fait partie de l’histoire ancienne. Ils ne sont plus amis.

Si la communauté internationale le laisse faire, en tout cas, ici au Burundi, on ne va pas se laisser faire. On ne va pas se laisser faire. Je vous interpelle en tant que communauté internationale : arrêtez cette guerre à l’Est du Congo. Si ça ne s’arrête pas, préparez les conséquences. Nous savons son plan. Nous avons négocié et nous sommes arrivés à un accord pour remettre ces criminels. Il les accepte mais que, au moment de nous remettre ces criminels, il tourne le dos alors qu’on avait terminé les négociations. Il ne restait qu’à mettre en œuvre ce qui avait été décidé, il conserve ces criminels. C’est qu’il est en train de préparer quelque chose contre le Burundi. Heureusement, les Burundais sont avertis. Le peuple burundais est averti. J’appelle encore une fois la communauté internationale à prendre cela en compte. Si nous sommes attaqués, préparez-vous aux conséquences. En tout cas, le Burundi ne va pas se laisser faire. S’il vous plaît, arrêtez cette guerre à l’Est du Congo. Nous savons son plan ».

En août 2023, la RDCongo et le Burundi avaient signé un accord de défense pour lutter conjointement contre les groupes armés opérant à l’Est de la RDC. Plusieurs démarches diplomatiques tant au niveau de l’ONU qu’au niveau continental sont activées pour la paix. Mais aucune ne s’avère efficace.

(Texte traduit de la Radio Télévision du Burundi Bwiza – RTBB)

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