Depuis cet été, le Sénégal et la Libye sont engagés dans des pourparlers concernant la reprise de leurs relations bilatérales. En effet, la ministre sénégalaise de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, Yassine Fall, s’était rendue à Tripoli en août dernier pour y rencontrer son homologue et hôte, Al-Taher Salem Al-Baour. Le principal objectif affiché étant celui de discuter de la réouverture de l’ambassade du Sénégal dans la capitale libyenne.
Plusieurs nations avaient fermé leurs ambassades en 2014 suite au conflit libyen, et à l’aggravation de la crise sécuritaire dans le pays. Mais, à l’inverse, par exemple, de Washington, qui, depuis l’an passé, frappe avec insistance à la porte de Tripoli, dans l’unique but de contrer la progression de l’influence russe en Afrique, Dakar se veut être un partenaire de développement, qui reconnaît l’importance de Tripoli sur la scène géopolitique africaine et mondiale.
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Le rapprochement observé à la mi-janvier entre les deux nations sur un plan militaire s’inscrit d’ailleurs dans l’élan des discussions initiées par Yassine Fall, quelques mois plus tôt. Reçu en audience par le premier ministre libyen par intérim, Abdel Hamid Dbeibah, le ministre sénégalais des Forces armées, Birame Diop, avait exprimé la disposition de son pays à accompagner les autorités de Tripoli dans leur quête de mettre fin à l’insécurité en Libye.
Bien qu’actuellement en déplacement à Addis Abeba dans le cadre des réunions de préparation du 38e Sommet des chefs d’Etat et gouvernements de l’UA, Yassine Fall n’a pas manqué de s’entretenir à nouveau avec son homologue libyen, également, sur place. Ce qui augure de la signature très prochaine d’accords de coopération entre la Libye et le Sénégal, et en particulier, la réouverture de l’ambassade sénégalaise à Tripoli.
Paul-Patrick Tédga
MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)