L’Ukraine, nation avec un président de la République, Volodymyr Zelensky (dont le mandat a pris fin mais qui reste en fonction avec le tacite accord des institutions ukrainiennes et de la communauté internationale car aucune élection ne peut se dérouler en Ukraine en état de guerre) est en guerre contre une autre nation, la Fédération de Russie, avec un président, Vladimir Poutine.
La guerre entame, dans quelques jours, sa quatrième année. Elle fait, au fil du temps, des destructions et des victimes, de part et d’autre, dans les deux camps en conflit. Le monde entier, grâce aux médias, sans cesse croissants, est témoin des opérations de guerre. Elles donnent froid au dos, par leurs effrayantes violences.
Que les Etats-Unis, par le biais du président, Donald Trump, travaillent à ramener la paix entre les belligérants, il faut saluer l’effort américain dans cette démarche. Mais qu’au final, les négociations en vue de conclure la paix, se déroulent entre le président, Donald Trump, et le président, Vladimir Poutine, excluant de fait, la participation aux pourparlers et à la signature, le président, Volodymyr Zelensky, la démarche est faussée. Une démarche, qui pourrait être lourde de conséquences pour la paix de la sous région, la nation ukrainienne et, par extension, pour la sécurité mondiale.
De tels accords de paix ouvriront la porte à des jurisprudences, qui seraient incontrôlables, en raison de leur caractère injuste et restrictif. Donc partial. Or, toute partialité, dans ce genre de situation, est frustrante, créant conséquemment l’effet de résistance.
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Imaginons, demain, un cessez-le-feu suivi d’un accord de paix à l’Est de la République démocratique du Congo, quelle qu’en soit la forme, sans l’implication et le paraphe du président, Antoine Tshisekedi. Demain, un conflit frontalier entre la République du Congo et le Cameroun, se concluant par un accord entre les deux pays, sans la participation et la signature du président, Denis Sassou Nguesso et du président, Paul Biya, selon le cas. Ni les Congolais, encore moins, les Camerounais ne se tairont comme des carpes.
Prenons garde. Depuis l’ère des décolonisations, celles-ci n’existent formellement que sur les papiers, tout en étant encore dans l’esprit des puissances enclines aux velléités de reconquête des territoires pour des motifs d’expansionnisme et de domination. Un expansionnisme, toujours là, depuis la nuit des temps.
Prenons garde.
Joseph Ouabari Mariotti
est l’ex-Garde des Sceaux du professeur Pascal Lissouba
Président du Congo-Brazzaville (1992-1997)