Le président malien sortant, Ibrahim Boubacar Keïta, a été, officiellement, déclaré vainqueur de l’élection présidentielle et entamera son deuxième mandat de cinq ans, le 4 septembre, a annoncé, lundi, 20 août, la Cour constitutionnelle du Mali, dont la décision est sans appel. Quid des protestations de son adversaire, Soumaïla Cissé, qui a décidé de contester cette réélection, par tous les moyens, car elle serait, selon lui, entachée de grosses irrégularités.
« Je proclame élu » Ibrahim Boubacar Keïta, a déclaré la présidente de la Cour, Manassa Danioko, à l’issue d’une audience publique d’un peu plus d’une heure au cours de laquelle la plus haute juridiction du pays a rejeté toutes les requêtes introduites par le candidat de l’opposition, Soumaïla Cissé.
Soumaïla Cissé, qui à la présidentielle de 2013, avait, très rapidement, reconnu sa défaite, a cette fois, rejeté « catégoriquement » ce résultat, le qualifiant de « mascarade », « fruit pourri d’une fraude honteuse ». Selon ses propres calculs, il a « remporté cette élection avec 51,75% des suffrages ».
Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), 73 ans, a obtenu 67,16% des suffrages au second tour le 12 août, pour 32,84% à Soumaïla Cissé, un ancien ministre des Finances de 68 ans, a précisé Mme Danioko, en ne retranchant qu’un centième au score du président sortant annoncé par le ministère.
La Cour a jugé irrecevables ou infondés par manque de preuve les recours introduits par le chef de file de l’opposition, qui a appelé ses partisans à « résister » au cours d’une manifestation ayant rassemblé, samedi, 18 août, à Bamako, un bon millier de personnes.
Pour son second mandat, qui débutera le 4 septembre, Ibrahim Boubacar Keïta (notre photo) aura, en priorité, la lourde tâche de relancer l’accord de paix conclu, en 2015, avec l’ex-rébellion à dominante touareg.
L’accord avait été signé après l’intervention de l’armée française qui, en 2013, avait repris le contrôle du Nord du Mali, où les djihadistes avaient instauré la charia pendant un an.
Sa mise en oeuvre accumule les contretemps et n’a pas empêché les violences de se propager du Nord vers le Centre du pays et vers le Burkina Faso et le Niger voisins.