PRESIDENTIELLE EN GUINEE BISSAU : Coup d’état institutionnel du « narco-président »

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Les médiateurs de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont été chassés du pays, le 1er mars, par le président (sortant Umaru Sissoco Embalo) parce que le verdict de leur médiation n’était pas en faveur de ce dernier, qui, vient, d’ailleurs d’annoncer sa candidature, ce 3 mars, à sa succession après avoir déclaré urbi et orbi en 2024 qu’il quitterait le pouvoir à l’issue de l’actuel mandat qui a expiré le 27 février 2025. Bref, Umaru Sissoco Embalo est une caricature qui ternit l’image de la Guinée-Bissau et dont l’Afrique doit, par tous les moyens, se débarrasser. Car il est impossible de réfléchir séreinement sur l’avenir du continent et entreprendre des actions adéquates pour sa relance avec ce genre de président à la tête des Etats.

Arrivés à Bissau le 21 février, les médiateurs de la CEDEAO avaient pour mission de désamorcer les tensions entre le pouvoir et l’opposition concernant la fin du mandat du président, Umaru Sissoco Embalo. Selon leur communiqué publié le 2 mars, ils ont conçu « un projet d’accord pour une feuille de route » permettant la tenue des élections présidentielle et législatives. Ce document a été soumis aux parties prenantes pour approbation, sans que son contenu précis ne soit dévoilé.

Sans concertation, et piétinant visiblement la constitution, le président Embalo (qui en est pourtant le garant) avait annoncé le 23 février que les élections se tiendraient le 30 novembre. Mais, une divergence subsiste sur la date de fin de son mandat. La Cour suprême fixe cette échéance au 4 septembre, alors que le chef de l’opposition, Domingos Simoes Pereira, estime qu’elle aurait dû prendre fin le 27 février. Embalo, lui, parle de fin novembre.

Après avoir annoncé, l’année dernière, qu’il quittait le pouvoir au terme de ce mandat, il vient de se raviser et fait tout pour s’y maintenir durablement. C’est la raison pour laquelle il s’est rendu à Moscou, rencontrer le président, Vladimir Poutine, le 26 février 2025, afin de négocier sa protection. Dans les prochains mois, les deux pays vont signer des accords militaires qui permettront aux soldats et miliciens russes de venir faire la police politique autour de la sécurité de Embalo. C’est après le feu vert de Poutine qu’une fois, rentré à Bissau, il a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle et sa victoire dès le premier tour. « Dans le cadre de ma visite d’Etat à Moscou, j’ai eu un riche entretien avec le Président Poutine. Nos échanges ont porté sur notre volonté commune à œuvrer à la consolidation de la coopération entre nos deux pays », a-t-il posté le 26 février sur son compte X (notre photo).

La Mission de la CEDEAO se prend en photo avec Umaru Sissoco Embalo avant de décider de son expulsion.

Vladimir Poutine ne doit pas prostituer la vie politique des pays africains. Autant, on peut, valablement, admettre le soutien qu’il apporte aux pays de l’AES (Alliance des Etats du Sahel) que sont le Mali, le Burkina Faso et le Niger, autant il commettrait une faute politique grave dans sa relation avec le continent africain (où il bénéficie d’une bonne image en ce moment) s’il cautionnait le très scandaleux putsch institutionnel d’Umaru Sissoco Embalo qui se dessine actuellement en Guinée-Bissau au vu et au su de tous les Africains et de toutes les Africaines.

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