CEDEAO-GUINEE BISSAU : Enterrement première classe de la CEDEAO par celui qu’on surnomme le narco-président

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Les déboires de la CEDEAO n’en finissent plus. A réformer, l’institution africaine vient de toucher le fond, après l’expulsion par Umaru Cissoko Embalo d’une de ses délégations dépêchées en urgence en Guinée-Bissau pour dénouer la crise politique que le pays traverse. En mi-décembre, Afrique Education avait sensibilisé sur le fait que le président bissau-guinéen allait devenir un sérieux problème pour l’entité ouest-africaine, bien qu’il en soit l’un des chouchous.

Il aura fallu moins de trois mois à cette prédiction pour se réaliser. Le masque du président-oiseau (car toujours en voyage), Umaru Cissoko Embalo, étant enfin tombé. Suite à l’annonce fin 2024 de l’envoi chez lui d’une mission de la CEDEAO, il a intimé à la Cour suprême de justice de pondre un décret fixant la date du scrutin général au 30 novembre 2025. Dirigée par un de ses pions, l’instance judiciaire s’exécuta, donnant ainsi au dirigeant bissau-guinéen l’opportunité de narguer ses supposés amis de l’instance sous-régionale.   

Alors que celle-ci poursuivait encore ses consultations avec les différents acteurs de la classe politique pour recueillir leurs recommandations et parvenir à un consensus sur le calendrier électoral, il lui a été annoncé que le chef de l’Etat allait l’expulser. C’est pour éviter l’humiliation que ses membres décidèrent de quitter le territoire manu militari, malgré le fait que leur mission n’était pas encore terminée. Quel coup de théâtre de la part de celui dont l’Elysée vantait encore la performance démocratique en 2022 ! Emmanuel Macron s’est toujours trompé sur les dirigeants africains.

Umaru Sissoco Embalo est un casse-tête pour la CEDEAO qu’il vient de ridiculiser.

Tous les regards en Afrique sont maintenant tournés vers les actions que prendra la CEDEAO contre Umaru Cissoko Embalo, qui n’a plus honte d’assumer sa véritable nature. En effet, il aurait déclaré avec défiance devant des journalistes locaux qu’“il y a un président de la République. Ce n’est pas la CEDEAO qui décide. Le président de la République est celui qui décrète la date (des élections). C’est ma prérogative”. Ses propos montrent que la roue a tourné pour le président-oiseau dont la prise de position extrémiste face aux autorités militaires de Niamey après le renversement de Mohamed Bazoum avait négativement marqué les Africains.

Paul-Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)

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