ESPAGNE : Un savoir-faire sur l’immigration à reproduire dans l’Union européenne

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Contrairement à la politique migratoire de l’Union européenne (UE) qui consiste désormais à fermer les frontières aux migrants en situation irrégulière, l’Espagne a fait le choix de la raison et du pragmatisme. En effet, en annonçant fin 2024, son intention de régulariser 300 000 migrants clandestins par an d’ici 2027, son premier ministre, Pedro Sanchez, s’est désolidarisé de l’élan de cruauté des dérives humanitaires de ses homologues du bloc des 27.

De la sous-traitance migratoire à la traque des personnes en situation régulière sur leurs territoires, ces derniers tentent tout pour regagner le contrôle de leurs flux migratoires non voulus. Sans grand succès, puisque ni l’Italie ni l’Angleterre, alarmistes sur cette question, ne peuvent se prévaloir d’avoir atteint leurs objectifs. Au contraire, des sommes faramineuses continuent d’être dilapidées dans des programmes controversés aux résultats imaginaires.

Bien qu’il ait lui-même eu à signer des partenariats anti-migratoires (de la honte) avec certaines nations africaines dans l’espoir de réguler l’immigration indésirable, le chef du gouvernement espagnol a fini par comprendre que la solution se trouvait ailleurs. Même si pour parvenir à ce constat, Pedro Sanchez (notre photo) aura dû consulter plusieurs études évaluant l’impact économique de toutes ces personnes sollicitant la régularisation de leur situation en Espagne.

Afrique Education a toujours dénoncé la récupération de l’immigration irrégulière à des fins politiques car les arguments énoncés sont souvent diabolisés et ignorent sciemment les rapports objectivement dressés et faisant état des gains nets que représentent les migrants pour les sociétés. Cela fut le cas de l’apport des étudiants étrangers en Angleterre. Et cela s’est aussi confirmé dans les études réalisées sur la trajectoire économique à court terme de l’Espagne.

De maillon faible économique de l’UE, l’Espagne en est devenue la locomotive, comme l’indique son taux de croissance en 2024. Il était de 3.2% grâce à une hausse de la production économique du fait de la robustesse de son marché du travail et de de flux migratoires entrants élevés. Pour maintenir son statut de leader économique au sein des 27, Madrid doit continuer à se ravitailler en main-d’œuvre auprès des centres de migrants clandestins.

Direction, l’Office de l’emploi.

L’essor de l’Espagne devrait interpeller ses voisines européennes, qui se sont laissées prendre au jeu de l’indexation des migrants comme étant la principale source de leurs maux socio-économiques au cours de ces dernières années. Par sa gestion efficace de la crise migratoire, l’Espagne se positionne au sein de l’UE comme un modèle à suivre, à l’inverse de l’approche immorale des pays européens qui manquent de vision et bafouent ouvertement le droit humanitaire international. 

Paul-Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)

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