La droite ne gère plus la mairie à la tête de laquelle trône, aujourd’hui, l’écologiste, Pierre Hurmic, depuis juillet 2020. Après Alain Juppé de 2006 à 2019 et le bref passage de Nicolas Florian de 2019 à 2020, quand il fut frappé par un AVC mortel, c’est Pierre Hurmic qui va défendre son mandat l’année prochaine. Il n’a qu’à bien se tenir car il aura en face de lui, un juppéiste pur jus en la personne du Franco-Camerounais, Pierre de Gaétan Njikam. En effet, ce dernier vient d’annoncer sa candidature aux prochaines élections municipales de Bordeaux.
«Je vous fais part de ma décision de me porter candidat aux prochaines élections municipales en mars 2026», a-t-il annoncé sur le réseau social Facebook. Dans le même temps, il a quitté le groupe d’opposition à la mairie Bordeaux Ensemble, alliance du centre et de la droite à Bordeaux, lundi, 10 mars, soir. Ayant choisi de faire cavalier seul en annonçant, dès maintenant, sans s’être concerté avec Bordeaux Ensemble, il ne renouvellera pas, logiquement, son adhésion à cet ensemble politique et siégera au Conseil municipal de façon indépendante. Sur Facebook, il annonce la couleur, preuve que sa candidature a été mûrement réfléchie : «J’ai la conviction qu’il est temps de proposer une approche renouvelée, une véritable ouverture et un vaste rassemblement de toutes les forces vives de notre ville. Les Bordelaises et Bordelais expriment le besoin d’une offre politique plus volontariste, plus ambitieuse et plus innovante». Voilà un fils spirituel d’Alain Juppé (notre photo), qui se lance dans une aventure très agréable et assez ambitieuse que son mentor aurait voulu, lui-même, entreprendre. Mais qui est cet Africain qui fut, particulièrement, médiatisée par l’ancien premier ministre de Jacques Chirac
Entre 2014 et 2020, Pierre de Gaétan Njikam a été l’adjoint d’Alain Juppé, puis, de Nicolas Florian, en charge du quartier de Bordeaux Maritime, de l’Afrique et de la Francophonie. Il a occupé des fonctions de secrétaire général-adjoint des Républicains en Gironde pendant plus d’une dizaine d’années. Il était également candidat à la présidence de la Fédération départementale du parti en 2021. L’élu bordelais est, aujourd’hui, le directeur général de la Fondation Pierre Castel, cet industriel largement octogénaire de la bière qui, dès qu’il arrive dans une capitale africaine, court rencontrer le président de la République, avant même de s’installer à l’hôtel. C’est dire qu’il est bien implanté et très apprécié dans les pays africains francophones. La Fondation Pierre Castel, avec les moyens qui sont les siens, essaie de soutenir des actions en faveur d’initiatives agricoles et agroalimentaires en Afrique, ainsi que, l’entrepreneuriat porté par la jeunesse africaine. Accusé, parfois de saoûler la jeunesse africaine avec sa bière, il répond à ses détracteurs en proposant à cette jeunesse des projets qui leur permettent de se lancer dans la vie. Ils ne sont pas nombreux parmi les industriels français, occidentaux ou chinois, à faire comme lui. On espère juste que son exemple sera suivi par les autres. Ce n’est pas un hasard si sa fondation a été confiée à Pierre de Gaëtan Njikam. Camerounais d’origine, il connaît les problèmes de l’Afrique du bout des doigts.

Contrairement au duc d’Aquitaine (Jacques Chaban Delmas), né en 1915 et décédé en 2000, après avoir été maire de Bordeaux de 1947 à 1995, soit 48 ans de sa vie. Mais aussi ouvert à l’Afrique qu’il l’eut été, il n’avait pas d’Africain dans son état-major. Il faut donc donner à César ce qui lui revient : le fait qu’Alain Juppé ait consacré un Africain parmi ses adjoints, mérite qu’on salue sa vision de cette France qu’il n’a pas pu, malheureusement, construire, n’ayant pas accédé à l’Elysée.