C’est vrai qu’il avait surnommé, pendant son premier mandat, les pays africains de « pays de merde ». Pendant cette dernière campagne, il a dit vouloir renvoyer les Haïtiens sans papiers présents sur le sol américain parce que n’ayant rien à mettre sous la dent, ils allaient jusqu’à manger des chiens. Il a dit cela des Haïtiens mais, il pouvait aussi le dire des Africains.
Mais, comme on dit chez les Bantu, le chien aboie, la caravane passe. C’est chez nous en Afrique qu’il y a des richesses, notamment, les terres rares dont il raffole et qui se trouvent en abondance en Afrique centrale, particulièrement, en RDCongo. Intéressé par leur extraction, il est en train de contraindre le président du Rwanda, Paul Kagame, à se calmer. Si sa diplomatie se fait entendre en Ukraine et, marginalement, à Gaza où il soutient l’offensive du premier ministre israélien, sans complexe, elle agit discrètement, en Afrique, pour le moment.
Donald Trump a pris le contrepied des démocrates dans ce conflit : Création en tout point de vue de l’ancien président, Bill Clinton, à la fin des années 90, Paul Kagame avait tout le soutien de l’administration Biden qui fermait les yeux sur son pillage des richesses rdcongolaises. Donald Trump est venu arrêter cette politique : il a bloqué les comptes de la rébellion M23/AFC aux Etats-Unis ainsi que ceux du ministre de la Coopération régionale du Rwanda, le général va-t-en guerre, James Kabarebe. Ce changement de politique a encouragé la Grande Bretagne et la Belgique qui ont fait pareil en suspendant leur coopération avec le Rwanda. L’ambassadeur de la Grande Bretagne à Kigali a même été chargé de superviser le retour des soldats rwandais partis combattre en RDCongo. Le revirement est donc total.
Sans le crier sur les toits, l’administration Trump a encouragé l’émir du Qatar à organiser un tête à tête entre Paul Kagame et Félix Tshisekedi, à Doha, cette semaine. Auparavant, toutes les initiatives entreprises au niveau de l’EAC et de la SADC, pour mettre les deux hommes face à face, se soldaient toujours par des échecs. Donald Trump, ici, a fait bouger les lignes.
Cela dit, il a fait savoir (car il est un homme d’affaires averti qui n’a pas froid aux yeux) qu’il était très intéressé par l’exploitation des terres rares de la RDCongo. Autrement dit, il ne s’implique par pour les beaux yeux de Tshisekedi. Kinshasa doit se préparer à signer quelques gros contrats miniers avec les entreprises américaines.
Bref, voici le nouveau Donald Trump qui se présente à l’Afrique. Mais, pour bien travailler avec lui, il faut que les Africains arrêtent de quémander de l’aide, de mendier à tout va, de se montrer pauvres et miséreux alors qu’ils sont assis sur des tas de richesses incalculables. Il faut du donnant-donnant avec Donald Trump et aller droit au but avec lui car il n’aime pas perdre son temps.
Le professeur, Paul Tédga, dans l’éditorial qu’il a signé dans le numéro 542 de mars 2025, a fait une analyse prospective sur les relations que les pays africains pourraient entretenir avec Donald Trump, pendant ce deuxième mandat, et sans complexe. Nous vous en donnons la teneur et ajoutons que le numéro de mars d’Afrique Education est encore en vente pour une petite semaine chez les marchands de journaux. Il est aussi en vente en ligne : www.afriqueeducation.com (suivre les indications jusqu’à l’obtention du pdf).
