Le président du Congo-Brazzaville, Denis Sassou-Nguesso, se prépare à effectuer une visite officielle en France les 5 et 6 avril, après que celle-ci ait été déjà repoussée fin février. Mais, elle pourrait, une nouvelle fois, être reportée, cette fois, à cause de la justice qui veut mettre en examen la première dame du Congo-Brazzaville, Antoinette Sassou-Nguesso, si elle mettait les pieds en France. Pour éviter une telle humiliation, Sassou a écrit une lettre assortie de menaces non voilées au vice-président du tribunal judiciaire de Paris. Une initiative très maladroite. Il agit comme s’il se croyait dans son Congo où il est lui-même la loi et la justice.
« Un avocat parisien m’informe de votre intention de convoquer mon épouse à une audition dans la perspective de son éventuelle mise en examen, dans un dossier dit des « biens mal acquis », qui vaut déjà à plusieurs membres de ma famille injustement poursuivis, de voir leurs biens saisis en vue de leur confiscation », écrivait-il le 22 novembre 2024 au vice-président du Tribunal judiciaire de Paris, Serge Tournaire. En football, on dit que la meilleure défense, c’est l’attaque. Comme si les déboires dénoncées dans sa lettre, que connaissent plusieurs membres de sa famille n’étaient pas fondées, Sassou commence par vouloir intimider le juge. Mais ce dernier n’a qu’à interroger les Congolais de la diaspora (pas même les leaders politiques en exil) et on l’édifiera en long et en large sur les détournements massifs du clan présidentiel.
Le numéro 543 du mois d’avril du magazine Afrique Education ( en kiosque le 2 avril mais déjà en vente sur la boutique du magazine en composant www.afriqueeducation.com) en met une couche supplémentaire en allant jusqu’à lister plusieurs sociétés congolaises impliquées dans la commercialisation des hydrocarbures qui appartiennent toutes au clan d’Oyo (famille de Sassou) et qui pompent les ressources pétrolières au vu et au su de tous les Congolais au point où pour une population nationale de cinq millions d’habitants avec une production pétrolière de plus 300.000 barils par jour (500.000 barils avant fin décembre 2025), les Congolais n’ont pas d’eau dans les maisons, ni l’électricité et les retards des salaires de fonctionnaires sont de plusieurs mois, avec un taux d’endettement qui est de plus de 100% du PIB. L’année dernière, l’ancien ministre des Finances de Sassou, Mathias Dzon dénonçait, à haute voix, la disparition de 14.000 milliards de F CFA de la Banque centrale des Etats de l’Afrique centrale, alors que cet argent constituait le Fonds pour les générations futures. D’aucuns disent que cet argent aurait été caché en Chine où le système financier est totalement opaque. Aucune explication du gouvernement sur cette disparition. Après avoir dit cela, Sassou devrait-il s’en prendre au juge Tournaire que les Congolais du Congo et de la diaspora remercient pour sa décision ferme ?
On comprend que Sassou, sans arguments convaincants s’en prenne à la « colonisation » française. On croit rêver !!! L’homme qui tient son pouvoir de la « colonisation » qu’il dénonce aujourd’hui : C’est l’hôpital qui se moque de la charité. Mais, les Congolais ne tomberont jamais dans ce piège que tend au juge Tournaire leur président kleptomane qui, en 40 ans de pouvoir, ne présente aucun bilan palpable, sinon, celui des vols massifs de l’argent des Congolais : « Que l’ambition de la justice française de se prononcer sur des actes qui me sont prêtés s’avère néo-colonialiste, relève de l’évidence. Rien d’autre qu’un sentiment de supériorité mal venu n’explique cette arrogance typique, je suis au regret de le constater, du colonisateur à l’égard du colonisé » (voir l’ingralité de la lettre du président Denis Sassou-Nguesso).

Sassou fait honte à toute l’Afrique, pas seulement, au Congo-Brazzaville. Alors que ses compatriotes croupissent dans la misère, il vient à Paris quémander une mission de facilitation entre les présidents rwandais, Paul Kagamé, et rdcongolais, Félix Tshisekedi, qui se font la guerre dans le Kivu. S’occuper du Congo-Brazzaville l’a visiblement dépassé. Est-ce la médiation entre le Rwanda et la RDCongo qu’il pourra assurer avec succès quand on sait que l’Union africaine lui avait confié, il y a six ans, une mission de pacification entre les frères libyens, laquelle mission a totalement échoué au regard des différentes forces en présence qui continuent de se partager la Libye en plusieurs morceaux.

