Selon plusieurs prévisions, la population du continent africain pourrait quadrupler d’ici un siècle, pour atteindre 4,4 milliards d’habitants. La superficie totale de l’Afrique en intégrant les îles, s’élevant à 30.415.873 km2, la densité sera de l’ordre de 144,6 habitants au km2. Il y a encore une bonne marge de peuplement en Afrique, même si, sur la base du rythme d’installation pour longue durée des Chinois, sur le continent, on estime qu’ils pourront être plus de 100 millions à y vivre, pendant la même période.
D’ici cent ans, l’Afrique cessera d’être une exportatrice nette de ses chers enfants au profit d’autres continents parce qu’elle se sera débarrassée de certains maux qui la minent, aujourd’hui, et freinent son développement : corruption, mal-gouvernance, fraudes électorales, présidence à vie, etc. Avec 4,4 milliards d’habitants, l’Afrique, sera, aussi bien, sur le plan de l’émergence économique (elle tirera la croissance mondiale vers le haut) que sur celui de la démographie, le véritable centre du monde. Il ne faut plus en douter. Estimée autour de 7,3 milliards d’habitants, actuellement, la population du monde devrait continuer de croître jusqu’à atteindre « peut-être 11 milliards à la fin du 21e siècle », selon les projections de l’Institut national (français) d’études démographiques (INED), publiées mercredi, 9 septembre, à Paris. A elle seule, l’Afrique représentera 40% de cette population, sans compter des dizaines, voire, des centaines de millions de binationaux africains qui seront, aussi, éparpillés aux quatre coins de la terre. Ce serait une erreur de sous-estimer des prévisions qui tablent sur un Africain sur deux habitant la terre dans cent ans.
Ce bond quantitatif devrait être, particulièrement, important en Afrique au Sud du Sahara (Afrique noire) où la population pourrait passer d’un peu plus de 950 millions d’habitants, en 2015, à près de 4 milliards en 2115. Au moment où beaucoup de pays européens connaissent un dépeuplement considérable, chose qu’ils tentent de solutionner en mettant en place des politiques du type « immigration choisie », l’Afrique, dans ce domaine, tient le bon cap, à condition qu’elle garde le bon niveau de performance en économie. Un tel équilibre suppose qu’elle devienne une exportatrice nette des produits finis ou semi-finis, grâce aux matières premières extraites de son sous-sol. C’est loin d’être le cas, aujourd’hui, et c’est, pourtant, là, le sens de la bataille à mener dans la gouvernance politique en Afrique : si un chef d’Etat africain, quel qu’il soit, n’a pas une vision novatrice et réaliste par rapport au sous-sol de son pays, laquelle vision doit être combinée avec une bonne politique de formation et de l’emploi des jeunes et des moins-jeunes, la jeunesse se doit de le mettre dehors, en utilisant les moyens démocratiques d’usage, car il serait président pour perdre du temps au pays.
La question principale qui se pose en Afrique, est, éminemment, politique : le continent sera-t-il uni dans un siècle ? Sinon, l’Union africaine réussira-t-elle à encourager l’instauration de la libre et totale circulation des biens, des personnes et des capitaux, entre les cinq sous-régions du continent (UMA, CEDEAO, CEEAC, SADC et CAE) ? Si un Sud-Africain pourra quitter Le Cap et atteindre Le Caire, avec sa voiture, sans se faire arnaquer sur aucune frontière par des policiers ou gendarmes « mange 1000 » F CFA (prix de la corruption pour passer les lignes de contrôle au Cameroun), on aura fait un grand pas de l’intégration prônée par certains pères fondateurs de l’OUA comme l’Egyptien, Gamal Abdel Nasser, le Guinéen, Sékou Touré et le Ghanéen, Kwame N’Krumah. L’Afrique a intérêt à accélérer le processus de son intégration quand on voit la taille assez disproportionnée de certains pays. Exemple : le Nigeria. Pays le plus peuplé du continent, il compte 181,8 millions d’habitants, en 2015, contre 397 millions d’habitants en 2050. Dans cent ans, il comptera à lui tout seul pour 15 à 20% de la population totale du continent. D’autres pays comme l’Ethiopie, l’Egypte, le Rwanda, le Burundi, etc, vont aussi connaître des situations de surpopulation terribles, et donc, d’espace à résoudre. Pour éviter les conflits à venir, une seule solution : l’unité africaine. En 2015, les prévisions annoncent la naissance de 7 millions de bébés au Nigeria. Dans cent ans, ils seront entre 35 et 40 millions de bébés par an. C’est effrayant. Que les 30.415.873 millions de km2 que comptent l’Afrique et ses îles, aident les dirigeants africains à mieux préparer l’avenir. Sinon, la situation pourrait devenir ingérable pour tout le monde.
Paul Tédga