PRESIDENTIELLE DE COTE D’IVOIRE : La Conférence épiscopale ne veut plus de Ouattara au pouvoir

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Alassane Ouattara est en train de rencontrer de sérieux problèmes pour un 4e mandat qu’il veut briguer tout en montrant qu’il n’est pas intéressé. Pour preuve, il a mis toute l’administration ivoirienne en campagne avant l’heure pour lui demander d’être candidat. Les ministres, directeurs généraux, députés et hauts fonctionnaires, rivalisent d’adresses pour lui demander de se présenter alors qu’il n’avait déjà pas droit à un 3e mandat et que son forcing avait coûté la vie à 85 Ivoiriens. Il veut récidiver en restant pour un 4e mandat. Mais là, les Ivoiriens en dehors de ceux qui composent son parti, le RHDP, ne sont plus d’accord. Les manifestations ont commencé et l’éducation nationale vit un début de paralysie à laquelle Mariatou Koné ne peut rien, pas plus que Anne Ouletto, sa collègue de la Fonction publique. Maintenant, c’est l’église catholique qui s’en mêle. La Conférence épiscopale demande urbi et orbi le départ d’Alassane Ouattara du pouvoir au profit d’un autre Ivoirien dont elle dessine le profil. Ouattara reste silencieux, très inquiet par la tournure que prennent les événements. Ce que les Ivoiriens lui demandent pour que tout se calme est simple : dire juste qu’il n’est plus candidat à un 4e mandat (après avoir servi la Côte d’Ivoire pendant 15 ans).

Président de la Conférence épiscopale de Côte d’Ivoire, Mgr Marcellin Yao Kouadio, parle d’une Côte d’Ivoire voulue par les Ivoiriens et débarrassée de ses faux dirigeants pilleurs des caisses publiques.


« Nous doutons de L’INDEPENDANCE de la CEI (Commission électorale indépendante). Je ne vise pas un individu en particulier. Si cette COMMISSION dysfonctionne, il en va de la responsabilité de tous ceux qui y participent. Les IVOIRIENS peuvent parfois TROQUER leur LIBERTE et leur DIGNITE contre un PLAT de LENTILLES, contre de L’ARGENT.

Curieusement, tous parlent de TRANSPARENCE, mais, dans le même temps, tous CRAIGNENT le VERDICT des URNES.

Dans une situation normale, une ELECTION PRESIDENTIELLE obéit à des règles précises. Malheureusement, depuis quelques décennies, notre PAYS est dans une situation ANORMALE.

Si l’on se remémore la REBELLION de 2002, la CRISE POST ELECTORALE de 2011, avec ses 3000 MORTS, et celle de 2020, avec ses 85 VICTIMES, le constat est alarmant. Dans une situation exceptionnelle, il faut parfois des mesures exceptionnelles. L’EGLISE n’a pas vocation à désigner nommément celui pour qui l’on doit VOTER. Mais pour un BIEN SUPERIEUR, pour SAUVER la COTE D’IVOIRE, il peut être nécessaire d’adopter une certaine éthique de la TRANSGRESSION.

Si c’est pour sauvegarder une LOI au détriment des VIES HUMAINES, je dis NON… La LOI est faite pour L’HOMME, et non l’inverse.

(…) Ce n’est pas au Ministre ADJOUMANI KOBENAN de décider des CANDIDATS des autres PARTIS POLITIQUES. Quand un SELECTIONNEUR compose son EQUIPE, il a ses raisons pour choisir tel ou tel ELEMENT. On peut vouloir ECARTER quelqu’un parce-qu’il est GENANT et dire :  » Trouvez quelqu’un d’autre.  » Mais c’est trop FACILE !

Une certaine souplesse est parfois nécessaire pour éviter une nouvelle GUERRE. La CRISE peut survenir avant, pendant ou après L’ELECTION. Il est encore temps d’agir pour préserver la PAIX.

(…) Quant aux MODELES qu’on nous impose en COTE D’IVOIRE, ce sont des personnes sorties du NEANT, devenues RICHISSIMES parce-qu’elles ont MANIE des ARMES où on MANIPULE des SITUATIONS. On veut les PRESENTER à la JEUNESSE comme des EXEMPLES à SUIVRE. Je m’y OPPOSE. Ce sont des AUTORITES sans grande épaisseur MORALE… Aujourd’hui, en COTE D’IVOIRE, c’est L’ARGENT qui DOMINE tout.

Nous cherchons aujourd’hui en Côte d’Ivoire un DIRIGEANT qui ne soit pas MEURTRIER, qui ne soit pas MENTEUR, qui ne soit pas ARROGANT, qui RESPECTE son PEUPLE et qui puisse mettre FIN à la situation de BRACONNAGE POLITIQUE ET ECONOMIQUE.

Malheureusement, aujourd’hui, le PROFIL de L’HOMME IDEAL est pour beaucoup devenu simplement celui d’un HOMME RICHE, sans que l’on se préoccupe de la façon dont sa RICHESSE a été ACQUISE ».

Propos du président de la Conférence épiscopale de Côte d’Ivoire, Mgr Marcellin Yao Kouadio. Des propos que le président, Alassane Ouattara, devrait lire, relire et re-relire, et les appliquer s’il dit aimer la Côte d’Ivoire.

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