SOMALIE : GUERRE DES CHEFS ENTRE LE PRÉSIDENT ET LE PREMIER MINISTRE SUR FOND DE POSITIONNEMENT ÉLECTORALISTE

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Après un différend concernant la tenue des élections, le président somalien, Mohamed Abdullahi Mohamed dit « Farmajo », a annoncé, lundi, 27 décembre, la suspension de son premier ministre, Mohamed Hussein Roble. La veille, ce dernier avait accusé le chef d’Etat somalien de saboter le processus électoral, après la décision du président Farmajo de lui retirer la charge d’organiser les élections.

« Le président a décidé de suspendre le premier ministre, Mohamed Hussein Roble, et de mettre fin à ses pouvoirs à partir du moment où il est lié à la corruption », a indiqué le bureau du président dans un communiqué, accusant le premier ministre d’interférer dans une enquête sur une affaire d’appropriation de terres.

Mohamed Hussein Roble a, aussitôt, rétorqué en accusant le président de chercher à commettre « un coup d’état contre le gouvernement, la Constitution et les lois du pays. »

« Comme le président a apparemment décidé de détruire les institutions gouvernementales (…) J’ordonne à toutes les forces nationales somaliennes de travailler sous le commandement du bureau du premier ministre à partir d’aujourd’hui », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à la primature, où il a pu pénétrer malgré une présence militaire renforcée aux abords.

Les tensions entre le président, Mohamed Abdullahi Mohamed, dit Farmajo, et son premier ministre, Mohamed Hussein Roble, sont récurrentes.

Dimanche, 26 décembre, le premier ministre a accusé le président de saboter le processus électoral, après la décision du chef de l’Etat de lui retirer la charge d’organiser les élections, longuement, attendues et à l’origine d’une grave crise institutionnelle.

Président depuis 2017, Farmajo a vu son mandat expirer le 8 février sans avoir pu s’entendre avec les dirigeants régionaux sur l’organisation des élections, régies en Somalie par un système électoral complexe et indirect. 

L’annonce mi-avril de la prolongation de son mandat pour deux ans avait provoqué des affrontements armés à Mogadiscio.

De nombreux observateurs estiment que la crise au sommet de l’Etat et l’impasse électorale détournent l’attention de problèmes plus importants de la Somalie, comme l’insurrection des Shebab qui secoue le pays depuis 2007.

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