Selon l’UNESCO, le commerce illicite de biens culturels représente près de 10 milliards de dollars chaque année. Une manne incroyable qui fait le bonheur des seuls trafiquants. Ce trafic, alimenté par le pillage parfois très organisé de zones archéologiques, constitue une source de financement majeure d’organisations criminelles et terroristes et dépossède les peuples de leur histoire et de leur identité. Comment y mettre fin ou tout au moins le réduire ?
Depuis un demi-siècle, l’UNESCO a développé le cadre juridique de référence pour lutter contre ce fléau, dans le cadre de la Convention adoptée en 1970, qui précise les mesures à prendre pour interdire et empêcher l’importation, l’exportation et le transfert de propriétés illicites des biens culturels. Pour le 50ème anniversaire de la Convention, l’UNESCO lance une campagne internationale de communication afin de sensibiliser le grand public amateur d’art aux conséquences désastreuses de ce trafic.
Intitulée Le vrai prix de l’art, la campagne emprunte ses codes à l’univers de l’art et du design pour mieux révéler la vérité sombre cachée derrière certaines œuvres. Chaque visuel présente un objet in situ, intégré à la décoration intérieure d’un acheteur. Une accroche vient révéler de façon cruelle l’envers du décor : financement du terrorisme, fouilles illégales, vols dans un musée détruit par la guerre, liquidation de la mémoire d’un peuple… Chaque annonce raconte l’histoire vraie d’une antiquité volée dans une région du monde (Moyen-Orient, Afrique, Europe, Asie et Amérique latine).
Diffusée à partir du 20 octobre 2020, la campagne est lancée en amont de plusieurs événements importants, organisés à l’occasion de cet anniversaire, et notamment, la réunion du Comité de la Convention (27 et 28 octobre), la première Journée internationale de lutte contre le trafic illicite de biens culturels (14 novembre), et une conférence internationale à Berlin (16-18 novembre). Cette dernière, organisée en partenariat avec le ministère fédéral allemand des Affaires étrangères, la Commission européenne et le Conseil de l’Europe, a pour objectif d’analyser les priorités par région, d’étudier les enjeux et de partager des solutions.