A quoi sert, réellement, la présence des soldats américains au Sahel ? Leurs énormes moyens de surveillance, n’ont pas permis de déjouer des attaques qui ont coûté, en centaines d’hommes, ces derniers temps, les armées des trois pays concernés, à savoir, le Burkina Faso, le Niger et le Mali.
Si les dirigeants africains se sentent bâillonnés ou ont peur de dire ce qu’ils pensent, tel n’est pas le cas des peuples africains, qui expriment haut et fort ce qu’ils qualifient de double-jeu des armées occidentales présentes dans le Sahel. Parfaitement lynchée dans les réseaux sociaux et sur internet, l’armée française, par exemple, est invitée à lutter (vrai vrai) contre les terroristes ou à plier bagages. Le fait que son chef suprême, le président, Emmanuel Macron, vole à son secours en « convoquant » les cinq présidents du G5 Sahel, le 13 janvier, à Pau, en France, ne change rien à la situation. La Force Barkhane doit se montrer à la hauteur de la situation, sinon, sa présence au Sahel n’est pas nécessaire, même si on reconnaît, très très honnêtement, le rôle joué par les forces françaises pour empêcher les djihadistes de s’emparer de Bamako, il y a sept ans. C’est justement d’une telle armée (performante et sécurisante) dont les peuples du Sahel disent avoir besoin et non de sa version Barkhane actuelle.
Donald Trump profite-t-il de cette polémique pour mettre fin à la présence de ses boys au Sahel ? Toujours est-il que les Etats-Unis envisagent de réduire considérablement leur présence militaire en Afrique de l’Ouest, voire, d’y retirer complètement leurs troupes engagées dans la lutte antiterroriste, selon le New York Times, citant des responsables américains.
Le ministre de la Défense, Mark Esper, veut revoir le dispositif américain à travers le monde en se désengageant de ses missions de contre-terrorisme pour mieux se focaliser sur ses deux priorités, la Chine et la Russie.
La première étape de cette réduction des opérations extérieures concernerait l’Afrique, où les Etats-Unis comptent entre 6 000 et 7 000 soldats dans l’Ouest du continent, mais aussi, à l’Est, notamment, en Somalie.
Un retrait américain d’Afrique de l’Ouest constituerait un coup dur pour les forces françaises qui combattent des groupes djihadistes au Mali, au Niger et au Burkina Faso, relève le New York Times.
Le soutien de Washington à ces opérations, en matière notamment de renseignement et de logistique, coûte, environ, 45 millions de dollars au Pentagone, chaque année, ajoute le journal.
Le président, Donald Trump, avait promis, lors de sa campagne de 2016, de mettre un terme aux guerres sans fin. Il a, déjà, annoncé une réduction significative du nombre de soldats américains déployés en Syrie et compte en faire de même en Afghanistan, où les Etats-Unis sont engagés militairement depuis près de 20 ans.
Quant aux 300 militaires américains présents dans le Nord-Cameroun sous prétexte d’aider à combattre Boko Haram, ils ont plié bagages depuis belle lurette, après une inefficacité patente sur le terrain (notre photo). Parfois, on se demandait s’ils n’étaient pas là, réellement, pour surveiller les allées et venues des Russes qui utilisent Malabo, en Guinée équatoriale, comme une base navale pré-primaire où font, parfois, escale les marins russes, pour se ravitailler.