L’ancien chef de la rébellion ivoirienne, Guillaume Soro, ex-président de l’Assemblée nationale passé dans l’opposition, a assuré avoir fait l’objet d’une tentative d’arrestation à Barcelone (Espagne), la semaine dernière, mais, les autorités ivoiriennes ont nié, lundi, 14 octobre, avoir saisi Interpol. Finalement, de quel côté se trouve le menteur ?
«Dans la nuit du 9 au 10 octobre, une escouade d’agents de la police espagnole a vainement tenté de l’arrêter (Soro) au Palace Hotel de Barcelone (…) ces visiteurs affirmaient agir sur la base d’instructions émises par le bureau local d’Interpol», a affirmé, lundi, lors d’un point presse, André Deha, vice-président du Mouvement pour la promotion des valeurs nouvelles en Côte d’Ivoire (MVCI, pro-Soro). Il reprenait, ainsi, des déclarations de Guillaume Soro lors d’une réunion politique avec des sympathisants, à Valence (Espagne), abondamment, diffusées sur les réseaux sociaux ce week-end.
Dans ces déclarations, Soro affirmait, notamment, qu’il avait appelé, en pleine nuit, le siège d’Interpol, à Lyon (France), et que celui-ci n’était pas informé d’une procédure contre lui. Guillaume Soro affirmait que les policiers étaient repartis sans l’arrêter. Jointe au téléphone, une haute source sécuritaire ivoirienne a affirmé : «Je suis catégorique : ça ne vient pas de chez nous. Nous n’avons pas saisi Interpol».
Le MVCI a estimé que la tentative d’arrestation de Soro était un «déni de démocratie qui consiste à empêcher vaille que vaille un potentiel candidat à compétir lors de l’élection présidentielle 2020» en Côte d’Ivoire.
Ancien allié du président, Alassane Ouattara, Guillaume Soro n’a pas, encore, officiellement, déclaré sa candidature au prochain scrutin présidentiel, mais, tout indique, selon ses proches, qu’il le fera, lors de son retour en Côte d’Ivoire «incessamment». Près de dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011 qui avait 3.000 morts, la prochaine présidentielle d’octobre 2020 s’annonce tendue, selon de nombreux observateurs (sur notre photo Guillaume Soro à la mosquée de la Riviera-Golf le 14 octobre 2012, aux côtés de Dominique et Alassane Ouattara tous en boubous traditionnels lors de la Cérémonie de 7ème jour du rappel à Dieu du grand-frère du président, Gaoussou Dramane Ouattara).
Les élections municipales et régionales, qui s’étaient tenues, fin 2018, avaient été marquées par de nombreuses violences et des fraudes, faisant monter la tension. Une grande partie de l’opposition a rejeté la nouvelle Commission électorale installée en septembre.