Les autorités tunisiennes ont indiqué, lundi, 21 octobre, qu’un dirigeant d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) abattu, dimanche, 20 octobre, était de nationalité algérienne et que son frère avait, lui aussi, été chef de la branche locale d’Aqmi.
Alors que la Tunisie vient, à peine, de sortir d’une élection présidentielle assez mouvementée, la lutte contre le terrorisme, visiblement, n’en avait pas souffert.
Dans un communiqué, le ministère de l’Intérieur affirme que l’Algérien, Mourad ben Hamadi Chayeb (« Ouf Abou Mouhajer » pour les intimes), récemment, assassiné par les forces nationales de défense et de sécurité, était «l’un des dirigeants les plus dangereux», ayant participé à plusieurs attaques contre des soldats et des membres des forces de sécurité en Tunisie ces dernières années.
La veille, le ministère de la Défense avait annoncé que ce «dirigeant terroriste du groupe Okba ibn Nafaa a été tué lors d’une opération antiterroriste menée dans la zone montagneuse de Kasserine (Centre-Ouest)».
Il s’agit du «frère du terroriste algérien Lokman Abou Sakhr tué en 2015» lors d’une opération, également, à Kasserine, près de la frontière algérienne, a précisé le ministère de l’Intérieur. Les autorités tunisiennes avaient présenté Lokman Abou Sakhr comme le chef du groupe Okba ibn Nafaa, la branche locale d’Aqmi.
Les massifs montagneux de Kasserine restent un repaire pour des groupes djihadistes, comme Jund al-Khilafa, affilié à l’organisation, Etat islamique (EI), et Aqmi. Des opérations de ratissage y sont, régulièrement, menées par les forces de l’ordre. La Tunisie a été confrontée après sa révolution, en 2011, à un essor de la mouvance djihadiste, responsable de la mort de plusieurs dizaines de soldats et de policiers, mais aussi, de civils et de touristes étrangers. Même si la situation sécuritaire s’est, nettement, améliorée, le pays reste sous état d’urgence depuis l’attentat suicide commis à Tunis contre la sécurité présidentielle (12 agents tués) en novembre 2015.
Cet élément terroriste a été éliminé lors d’une opération anticipative menée par les forces de l’armée et de la garde nationales, au Mont “Essif” dans la délégation de Foussana (gouvernorat de Kasserine, a précisé le porte-parole du pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme, Sofien Sliti.
Né le 15 novembre 1983, Mourad Ben Hammadi Chayeb (notre photo) est, répétons-le, le frère du djihadiste algérien “Lokman Abou Sakher” (abattu en 2015) et membre du groupe terroriste “Katiba Okba Ibn Nafaa” (section Al-Qaïda au Maghreb islamique), retranché dans les montagnes de Kasserine.
Ce dangereux terroriste, qui fait l’objet de nombreux mandats de recherche, a été muni d’une arme de type “FN FAL” lorsqu’il a été abattu dans cette opération sécuritaire, l’une des plus réussies dans la lutte antiterroriste, a affirmé Sliti.
Des renforts sont dépêchés dans la région à la recherche d’un autre élément terroriste blessé dans cette opération, ont affirmé des sources sécuritaires déployés sur les lieux.