CONFLIT RWANDA/OUGANDA : Le dégel grâce à la facilitation angolaise

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Après des mois d’accusations mutuelles, les présidents rwandais, Paul Kagame, et ougandais, Yoweri Museveni, ont signé un mémorandum d’accord, mercredi, 21 août, en Angola, grâce à la facilitation du président, Joao Lourenço. Anciens alliés ayant permis l’éviction du pouvoir rdcongolais du maréchal, Mobutu Sese Seko, au grand bénéfice du Mzee, Laurent Désiré Kabila (père de Joseph Kabila), Paul Kagame et Yoweri Museveni ont-ils, réellement, enterré la hache de guerre quand on sait que les deux chefs d’Etat ne savent entendre que le langage des rapports de force ?

Dans ce document de deux pages, les chefs d’Etat s’engagent sur sept points. D’abord : « respecter » mutuellement leur « souveraineté et celle de leurs Etats voisins ». S’abstenir ensuite de « toute action pouvant mener à une déstabilisation » ou conduire à cette « perception », par exemple, de « financer ou entraîner des forces » dites « déstabilisatrices », chez l’une ou l’autre des parties, et là aussi, plus généralement, chez tous les Etats voisins.

Les deux voisins s’engagent à « reprendre dès que possible les activités transfrontalières », qu’il s’agisse des « mouvements de personnes ou de biens ». La date effective de cette réouverture sera fixée ultérieurement par les deux parties. Les deux pays promettent, également, de respecter « les droits et libertés » de leurs ressortissants de part et d’autre.

A l’heure de la mis en place de la ZLEC (Zone de libre échange continental), les présidents ougandais et rwandais s’engagent à œuvrer pour « l’intégration régionale » et une « coopération globale » dans les domaines politiques, sécuritaires, de défense, du commerce et des échanges culturels.

« Nous nous sommes mis d’accord sur un ensemble de questions », destinées notamment à améliorer « notre sécurité, nos échanges commerciaux et nos relations politiques », indique sur son compte Twitter le président ougandais, Yoweri Museveni, assurant que son pays est « pleinement engagé » à mettre en œuvre ce mémorandum.

« L’accord que nous avons signé ce jour indique le chemin à suivre pour résoudre notre problème », estime, de son côté, la présidence rwandaise. « Nous avons fait beaucoup de chemin », se réjouit-elle, tout en insistant pour que « tous » les points de l’accord soient bien respectés.

Ces derniers mois, le Rwanda et l’Ouganda ont rivalisé d’accusations mutuelles. Le Rwanda accuse son voisin de soutenir des mouvements rebelles cherchant à déstabiliser le pouvoir de Kigali. Ce que dément Kampala, qui accuse, de son côté, régulièrement, le Rwanda de tentatives d’espionnage.

Un climat délétère qui a suscité l’inquiétude dans la sous-région. En RDC, notamment, le géant aux pieds d’argile dont la stabilité ne peut être garantie sans celle des deux voisins en conflit et où le combat contre le virus Ebola requiert le concours aussi bien du Rwanda que de l’Ouganda. C’est au regard de ces enjeux sous-régionaux car ils dépassent le strict cadre des deux pays en conflit que d’autres chefs d’Etat voisins ont assisté à cette cérémonie de réconciliation. Il s’agit du RDCongolais, Félix Tshisekedi et de son voisin de l’autre rive du fleuve Congo, Denis Sassou-Nguesso (notre photo). Quant au Burundais, Pierre Nkurunziza, qui avait bien été invité, il s’est, une fois de plus, absenté à un Sommet sous-régional de peur de subir un coup d’état.

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