Les anciens présidents de Côte d’Ivoire, Henri Konan Bédié (PDCI-RDA) et Laurent Gbagbo (FPI) se sont rencontrés, lundi, 29 juillet, à Bruxelles, ce dernier bien que sorti de prison, n’étant pas, encore, autorisé, à regagner sa terre natale de Côte d’Ivoire. S’ils se sont combattus, hier, notamment, lors de l’élection présidentielle d’octobre 2010, à laquelle Henri Konan Bédié avait apporté son soutien à Alassane Ouattara, aujourd’hui, c’est le président Bédié qui est venu à la rencontre de son jeune frère pour lui proposer une alliance politique, qui conduirait à l’éviction du système Ouattara du pouvoir en 2020. Le premier pas étant facile dans la mesure où rien ne s’opposait à un tête à tête entre les deux hommes d’Etat, le plus dur, maintenant, commence car, si le FPI et le PDCI traînent la majorité de l’électorat de Côte d’Ivoire à même de les voter, et donc, peuvent escompter une victoire à la présidentielle, s’ils savent marcher comme Bédié et Ouattara avaient su marcher en 2010 et 2015 pour s’octroyer deux victoires, ils peuvent accéder au pouvoir. Pour l’heure, ils ont réussi juste à créer un début de panique dans les rangs du RHDP où Alassane Ouattara aurait, semble-t-il, commencé à perdre le sommeil. Car même s’il est au pouvoir, il connaît la force de frappe des deux hommes d’Etat, qui, en plus, auraient un certain Guillaume Soro à leur côté.
A Bruxelles, les deux anciens chefs d’Etat ont commencé par exprimer leur compassion et leur solidarité au peuple de Côte d’Ivoire pour les traumatismes et les nombreux préjudices subis au cours de la crise post-électorale de 2010 (notre photo). Ils ont salué la mémoire de toutes les victimes et des personnes malheureusement disparues pendant ces tristes et douloureux événements qui ont meurtri la nation.
Henri Konan Bédié s’est particulièrement réjoui de l’acquittement de Laurent Gbagbo et lui a vivement souhaité un retour rapide en Côte d’Ivoire pour participer activement au processus de réconciliation nationale.
Après une analyse approfondie de la situation sociopolitique, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo, ont convenu de l’urgente nécessité d’œuvrer pour le retour d’une paix définitive et durable en Côte d’Ivoire. Les deux anciens chefs d’Etat ont déploré les atteintes portées aux acquis démocratiques et à l’état de droit en Côte d’Ivoire. En conséquence, les deux présidents ont souhaité vivement que l’autonomie de fonctionnement des partis politiques soit respectée et préservée de toute ingérence du pouvoir exécutif.
Les présidents se sont dit particulièrement attristés par le fait que bon nombre de leurs compatriotes demeurent contraints de vivre en exil, tandis que d’autres sont encore en prison pour des raisons politiques.
Les deux présidents ont rappelé que le combat pour la démocratie véritable ne peut tolérer l’exil et l’emprisonnement politique.
Les présidents Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo souhaitent, donc ardemment, la libération de tous les prisonniers politiques, civils et militaires, et le retour en sécurité de tous les exilés.
Dans le cadre de l’organisation d’élections justes, transparentes et équitables en 2020, les deux personnalités ont appelé le gouvernement à procéder à une réforme profonde de la Commission électorale indépendante (CEI) afin qu’elle puisse contribuer significativement à la consolidation de la paix sociale en Côte d’Ivoire.
A Bruxelles, Henri Konan Bédié qu’accompagnait son épouse, Henriette Bédié, avait aussi à ses côtés, le professeur, Maurice Kacou Guikahué, secrétaire exécutif en chef du PDCI, et le porte-parole du parti, N’Dri Kouadio Pierre Narcisse. Du côté de Laurent Gbagbo et de sa deuxième épouse, Nadiana Bamba, on notait la présence du docteur, Assoa Adou, secrétaire général du FPI.