La justice française a, définitivement, validé, mardi, 18 juin, le renvoi devant le tribunal correctionnel de l’ex-président, Nicolas Sarkozy, poursuivi, notamment, pour la « corruption » d’un haut magistrat de la Cour de cassation. Il est écrit dans la Sainte Bible que « Qui crache en l’air retombe sur sa face ». Le quinquennat de Sarkozy fut une calamité pour l’ Afrique avec les deux coups d’état violents qu’il y organisa, d’une part, contre le colonel, Mu’ammar al Kadhafi, pour le chasser du pouvoir avec de lourdes conséquences (tout le Sahel est aujourd’hui affecté par des djihadistes sortis des geôles de Kadhafi ; ils se retrouvent dans la nature où ils dictent désormais leur loi aux Etats) et, d’autre part, en Côte d’Ivoire, avec l’éviction par l’armée française (missionnée par le président Sarkozy) de Laurent Gbagbo de son fauteuil de chef d’Etat pour y placer un ami personnel, Alassane Ouattara. Ces crimes ne font l’objet d’aucune poursuite pénale en ce moment de son auteur. C’est en France que l’ancien président est poursuivi pour d’autres délits qui vont le conduire, bientôt, en correctionnelle.
C’est la première fois sous la Ve république qu’un ancien président sera jugé pour des faits de corruption sous son mandat. La Cour de cassation a rejeté, mardi, 18 juin, les derniers recours formés par l’ancien chef de l’Etat, Nicolas Sarkozy, son avocat, Thierry Herzog, et l’ex-haut magistrat, Gilbert Azibert, pour éviter un procès pour « corruption » et « trafic d’influence ».
Ce procès, qui s’annonce comme une première pour Nicolas Sarkozy, par ailleurs, menacé par l’affaire Bygmalion, devrait se tenir, à Paris, dans les prochains mois.
Nicolas Sarkozy, retraité politique, depuis sa défaite, à la primaire de la droite, fin 2016, est soupçonné d’avoir tenté d’obtenir début 2014, via son avocat Thierry Herzog, des informations secrètes auprès de Gilbert Azibert dans une procédure concernant la saisie de ses agendas dans l’Affaire Bettencourt, soldée pour lui par un non-lieu en 2013. Il aurait fourni ces informations en échange d’un coup de pouce pour un poste prestigieux à Monaco.
Au terme de leur instruction, émaillée de nombreux recours, les juges avaient ordonné le 26 mars 2018 un procès pour « corruption » et « trafic d’influence » contre les trois hommes, conformément, aux réquisitions du Parquet national financier (PNF) en octobre 2017. Thierry Herzog et Gilbert Azibert seront, aussi, jugés pour « violation du secret professionnel ».
Mardi, 18 juin, la Cour de cassation avait, déjà, rejeté les recours de Nicolas Sarkozy et Thierry Herzog contre le réquisitoire du PNF. Elle a, aussi, validé la tenue du procès pour Gilbert Azibert.
La haute juridiction avait, également, examiné, dans une procédure rapide, les pourvois de Nicolas Sarkozy et Thierry Herzog visant à contester leur renvoi devant le tribunal correctionnel. Elle les a rejetés dans la foulée, ce qui valide, définitivement, la tenue du procès, selon une source proche du dossier et l’un des avocats de la défense.
L’affaire trouve son origine dans des écoutes téléphoniques de l’ex-chef de l’Etat diligentées dans une autre enquête, celle sur les accusations de financement libyen de sa campagne de 2007. Grâce à ces écoutes, les enquêteurs s’étaient aperçus que l’ancien président et son avocat communiquaient via des téléphones portables acquis sous une fausse identité, notamment, celle de Paul Bismuth pour Nicolas Sarkozy.