Arrivé au pouvoir en 1993 par un coup d’état militaire, le général, Sani Abacha, avait dirigé le Nigeria, jusqu’à sa mort, en 1998. La légende veut qu’il soit mort, dans un lit, couché entre deux professionnelles du sexe d’origine indienne, après avoir absorbé une substance pour renforcer ses capacités sexuelles. S’il était resté en vie, il aurait, certainement, engagé son pays en guerre contre le Cameroun pour rattacher la presqu’île de Bakassi au Nigeria. Ce conflit lui permettait de s’enrichir sans rendre des comptes car officiellement, il faisait croire que les soldats nigérians envoyés au front, coûtaient, énormément, au budget de l’Etat. Alors que cet argent prenait une autre destination : la Suisse, les Etats-Unis, la Grande Bretagne, la France. Premier pays à répondre, favorablement, à la justice du Nigeria, la Suisse a rapatrié 321 millions de dollars (160,5 milliards de F CFA) en 2016, après un rapatriement de 722 millions de dollars (361 milliards de F CFA) en 2005.
Plusieurs années après sa mort, la justice américaine a décidé de renvoyer 300 millions de dollars (150 milliards de F CFA) au Nigeria, somme que s’était octroyé le dictateur. Selon le ministère américain de la Justice, il s’agit de biens détournés par l’ancien dirigeant militaire nigérian, Sani Abacha. Ces fonds ont été confisqués à la suite d’une plainte déposée en 2014 par le ministère nigérian de la Justice.
La plainte alléguait que Sani Abacha et ses associés avaient détourné des milliards de dollars du gouvernement du Nigeria avant de les blanchir par le biais d’institutions financières américaines.
Le rapatriement de cet argent entre dans le cadre d’un accord entre les Etats-Unis, Jersey, une île sous administration britannique, considérée comme un paradis fiscal, et le Nigeria.
Les fonds seront utilisés pour soutenir trois projets d’infrastructure : une autoroute au Sud-Ouest, une route au Nord et un pont dans le Centre du Nigeria.
Les Etats-Unis ne sont pas le seul pays où Abacha logeait ses fonds détournés. D’autres pays européens comme la Grande Bretagne et la France, sont, aussi, sur la sellette. Selon des estimations de la Banque centrale nigériane, plus de 174 millions de dollars (87 milliards de F CFA) doivent être restitués par ces deux pays, si on n’y inclut pas les intérêts.