L’association SOS Méditerranée a appelé, lundi, 15 avril, les futurs députés européens à défendre les sauvetages de migrants en mer au nom des «valeurs fondamentales de l’Europe», quelques jours après la polémique sur la «complicité» entre ONG et passeurs. Honneur à cette association qui dit des choses fortes et sensées dans un contexte européen où le fait de le dire, rend impopulaire.
«Les valeurs fondamentales de l’Europe sont en jeu lors des élections européennes. Nous avons un mandat clair pour les futurs députés : défendre le respect du droit maritime et ne pas laisser les personnes en détresse se noyer en Méditerranée ou être ramenées illégalement en Libye», a déclaré Francis Vallat, le président de SOS Méditerranée France, qui lance une campagne vidéo de sensibilisation sur les réseaux sociaux. Le droit maritime «impose de porter assistance à toute personne en détresse en mer» et les rescapés «doivent pouvoir être rapidement débarqués dans un port sûr», rappelle l’ONG, qui avait été l’une des premières à réagir aux accusations de «complicité» entre ONG et passeurs lancées, début avril, par le ministre de l’Intérieur français, Christophe Castaner.
SOS Méditerranée, dont le navire Aquarius (notre photo) était devenu un symbole des sauvetages en mer jusqu’à l’arrêt de ses opérations en décembre, a lancé sa campagne dans quatre pays européens pour alerter sur «les violations du droit maritime international et la responsabilité des Etats membres en Méditerranée».
A l’approche des élections du 26 mai, cinq ONG d’aide aux migrants ont, déjà, mis en garde contre «les dérives des politiques migratoires européennes» dans un manifeste publié, jeudi, 11 avril. «La négociation indigne autour de la question du sauvetage de vies humaines en mer doit être stoppé immédiatement», avait estimé, pour sa part, Günther Bunkhart de l’association allemande Pro Asyl, tandis que Nuria Diaz de l’association espagnole CEAR rappelait que «sur la côte andalouse, de plus en plus de personnes meurent» en tentant de gagner l’Europe.
L’Union européenne doit «repenser un système d’asile qui laisse les personnes choisir leur pays d’accueil», affirmait Jean-Claude Mas de la Cimade dans ce manifeste commun.