« Nous allons apporter un soutien historique à Air France de sept milliards d’euros », a annoncé urbi et orbi Bruno Le Maire, le ministre français de l’Economie, tandis que de son côté, les Pays-Bas vont allouer une somme de deux à quatre milliards d’euros, pour permettre le redémarrage de la compagnie franco-néerlandaise, Air France/KLM. En matière d’aide, de soutien ou d’allocation, il s’agit, réellement, de prêts garantis par l’Etat dont une partie est octroyée par des banques commerciales (quatre milliards d’euros). Il faudra, donc, rembourser selon un échéancier qui sera établi entre les deux parties.
Bruno Le Maire précise : « Ce n’est pas un chèque en blanc : il y a des conditions ». D’abord, pour assurer sa rentabilité, « la compagnie devra chercher des sources d’économie ». Ensuite, « Air France doit devenir la compagnie la plus respectueuse de l’environnement de la planète ».
L’idée de renationaliser Air France/KLM a, longtemps, circulé : l’Etat détient, déjà, 14,3% de son capital. Porter celui-ci à 100% aurait eu la préférence de beaucoup de Français d’autant plus qu’il s’agit d’un pavillon français, qui symbolise le savoir-faire français à l’international. Mais, finalement, « le Banquier de l’Elysée » a opté pour un prêt bancaire doublé d’un soutien étatique a minima.
Conclusion, la compagnie est loin d’être sortie de ses difficultés d’autant plus que le gouvernement exige sa mise aux normes écologiques, condition à respecter pour obtenir le prêt de l’Etat. On comprend qu’un plan social avec plusieurs milliers de suppressions d’emplois à la clé, soit d’ores et déjà envisagé. Sinon, il n’y a pas d’autre solution pour s’en sortir. Le président d’Air France/KLM, le Canadien, Ben Smith, se donne deux ans pour retrouver son niveau d’activité d’avant-crise. Le défi est, donc, de taille. Et déjà, il envisage le retrait immédiat des A 380 au lieu de l’année 2022 comme c’était, initialement, prévu (notre photo). En effet, la A 380 avec ses quatre moteurs est anti-écologique car très gourmande en kérosène et grosse destructrice de l’environnement à cause du CO² qu’elle déverse.
Ces nouvelles ne sont pas bonnes pour la tarification africaine à venir que va proposer la compagnie. Car si les prix du billet vont être tenus à bon niveau sur les autres continents où la concurrence fait rage, il n’en sera pas de même en Afrique où Air France/KLM tire l’essentiel de ses bénéfices : environ 20% de ses gains sont alimentés par les vols effectués en Afrique où le prix du billet est de 50 à 100% supérieur, au prix/kilomètre par rapport à ceux pratiqués sur les lignes non africaines. L’Afrique, aujourd’hui, vache à lait d’Air France/KLM, ne fait que récolter ce qu’elle avait semé, en mal gérant sa compagnie multinationale, Air Afrique, aujourd’hui, regrettée par tous les Africains. Les passagers africains doivent, donc, se préparer à se faire bouffer, le prix à payer étant celui de la survie de la compagnie franco-néerlandaise.