C’est le Conseil constitutionnel qui est habilité à déclencher la procédure de destitution du chef de l’Etat.
L’armée lâche son chef suprême, Abdelaziz Bouteflika (sur notre photo avec le général Gaïd Salah). C’est un véritable coup de théâtre car, ce mardi, 26 mars, le chef d’état-major de l’armée et vice-ministre de la Défense, le général, Ahmed Gaïd Salah, a demandé l’application de l’article 102 de la Constitution algérienne. Cette procédure est prévue quand le président de la République « pour cause de maladie grave et durable, se trouve dans l’impossibilité totale d’exercer ses fonctions ». Affaibli depuis 2013 par les séquelles d’un AVC, Abdelaziz Bouteflika est confronté, depuis plus d’un mois, à une contestation sans précédent depuis son arrivée à la tête de l’Etat en 1999.
« Il devient nécessaire, voire impératif, d’adopter une solution pour sortir de la crise, qui répond aux revendications légitimes du peuple algérien, et qui garantit le respect des dispositions de la constitution et le maintien de la souveraineté de l’Etat », a déclaré le général, Ahmed Gaïd Salah, un fidèle d’Abdelaziz Bouteflika, dans un discours diffusé à la télévision nationale.
L’article 102 de la constitution prévoit que le parlement, sur proposition du Conseil constitutionnel, « réuni de plein droit », déclare à la majorité des deux-tiers, « l’état d’empêchement » lorsque « le président de la République, pour cause de maladie grave et durable, se trouve dans l’impossibilité totale d’exercer ses fonctions ».
Le président du Conseil de la nation (chambre haute), prend alors l’intérim pendant 45 jours. Si « l’empêchement » se poursuit à l’issue de ce délai, est déclarée la « vacance » du pouvoir. L’intérim se poursuit durant 90 jours maximum, période durant laquelle une présidentielle est organisée. Le président du Conseil constitutionnel, Tayeb Belaiz, 70 ans, qui doit réunir son institution pour proposer l’application de l’article 102, est un fidèle du chef de l’Etat et l’un de ses conseillers.