La présidence en exercice de l’Union africaine (UA) a changé de main, dimanche, 10 février, à Addis Abeba. Le Rwandais, Paul Kagame, a passé le témoin à son homologue de l’Egypte, Abdel Fattah al-Sissi, pour un an. Le nouveau président aura une année particulièrement chargée. Après une présidence, extrêmement, active de Paul Kagame placée sous le sceau des réformes, son successeur devrait axer son action sur la sécurité, le maintien de la paix, et la reconstruction post-conflit. Le dossier libyen où se divise l’Afrique et au sein duquel l’Egypte, principal soutien du maréchal, Haftar, conserve une influence forte, sera l’une de ses principales préoccupations avec l’organisation des élections devant permettre le redémarrage du pays. Enfin, il y aura l’organisation de la CAN 2019 à 24 équipes en juin-juillet dans un contexte sécuritaire fragile. C’est beaucoup de dossiers que devra gérer le nouveau président. Mais, visiblement, il n’en est pas du tout impressionné (sur notre photo Abdel Fattah al-Sissi reçoit de Paul Kagame les instruments de commandement).
Autres priorités du nouveau patron de l’UA : l’éducation, la santé, l’égalité femme-homme, le changement climatique, et les déplacements forcés, dont la solution est le thème de l’UA de cette année.
Abdel Fattah al-Sissi a, ainsi, appelé les pays africains à travailler en solidarité pour relever les défis liés à ces priorités de développement, permettant, ainsi, d’atteindre les objectifs de développement durable définis par les Nations-Unies d’ici 2030.
L’Egypte souhaite profiter de son année à la tête de l’UA pour renforcer sa position sur le continent africain et ne pas être considéré comme un pays tourné, uniquement, vers le monde arabe.
L’Egypte sera, particulièrement, observée par rapport à la taxe de 0,2% sur les importations qui permet d’assurer l’indépendance financière de l’UA – dont plus de 54% du budget 2019 proviendra de donateurs étrangers. Elle ne fait pas encore partie des pays y ayant souscrit.