Après analyse d’un échantillon de sang d’une femme décédée début février, les autorités sanitaires de la République démocratique du Congo (RDC) ont annoncé, dimanche, 7 février, le retour du virus Ebola dans l’Est du pays. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a, d’ores et déjà, dépêché une équipe d’épidémiologistes sur place.
Déjà confrontée à la pandémie de Covid-19, la RDC doit, désormais, faire face au retour du virus Ebola. Les autorités ont, en effet, annoncé, dimanche, 7 février, la « résurgence » du virus dans l’est du pays, après la mort d’une femme, trois mois après la déclaration de la fin d’une épidémie précédente.
Il y a une « résurgence du virus d’Ebola dans l’Est de la RDC, a déclaré le ministre congolais de la Santé ,Eteni Longondo, à la télévision d’Etat, la RTNC.
Il a précisé que cet « autre épisode de la maladie à virus Ebola » avait été localisé dans la zone de santé de Biena, dans le Nord-Kivu (Est).
« Il s’agit d’une cultivatrice, épouse d’un survivant de la maladie à virus Ebola, ayant présenté en date du 1er février, les signes typiques de cette maladie », très contagieuse, a ajouté le ministre. Décédée le 3 février, l’analyse de l’échantillon de son sang prélevé avant sa mort a abouti à un résultat positif au virus Ebola, a indiqué le ministère de la Santé dans un communiqué.
Le village de Biena se trouve sur le territoire de Butembo où « des épidémiologistes de l’OMS sont en train d’enquêter sur place » et où « plus de 70 contacts ont été identifiés », écrit le bureau Afrique de l’OMS, dans un communiqué, daté dimanche, de Brazzaville.
« La désinfection des sites visités par le patient est également en cours », ajoute l’OMS soulignant que Butembo « était l’un des épicentres de la précédente épidémie d’Ebola dans l’Est de la RD Congo » et qu’il « n’est pas rare que des cas sporadiques surviennent après une épidémie majeure ».
Ce nouveau cas a été enregistré après l’annonce, le 18 novembre 2020, de la fin officielle de la onzième épidémie de la maladie à virus Ebola dans la province de l’Equateur, dans le Nord-Ouest, qui a causé le mort de 55 personnes sur 130 cas recensés.
C’est le 16 octobre 2020 que le dernier malade d’Ebola avait été déclaré guéri dans cette province congolaise.
Dimanche, le ministre Eteni n’a pas déclaré la douzième épidémie d’Ebola. Mais, il avait prévenu mi-novembre que « le risque élevé de résurgence (de la maladie à virus Ebola) reste permanent » en RD Congo.
La dixième épidémie d’Ebola, la plus meurtrière dans le pays, a été déclarée le 1er août 2018 dans l’Est. Sa fin a été, officiellement, déclarée le 25 juin 2020 : « Il y avait 3 481 cas, 2 299 décès et 1 162 survivants », selon des chiffres de l’OMS.
Pour enrayer cette 10e épidémie, la RD Congo avait eu recours, pour la première fois, à la vaccination sur plus de 320 000 personnes dans cette zone instable, avec deux vaccins de deux laboratoires différents (Merck et Johnson&Johnson).
La même stratégie avait été utilisée pour venir à bout de la 11e épidémie, qui s’était déclarée dans une région difficile d’accès de la province de l’Equateur, dans le Nord-Est.
Identifié en 1976 par Peter Piot et une équipe internationale dont le professeur congolais, Muyembe (notre photo ci-dessous), le virus Ebola se transmet à l’homme par des animaux infectés.
La transmission humaine se fait par les liquides corporels, avec pour principaux symptômes des fièvres, vomissements, saignements, diarrhées.
Depuis la grande épidémie de 2013-2016 en Afrique de l’Ouest (11 000 morts), et l’exportation de quelques cas en Occident via des humanitaires, l’OMS redoute à chaque résurgence d’Ebola une propagation du virus dans le monde. L’agence onusienne avait d’ailleurs élevé la précédente épidémie dans l’Est au rang d’urgence sanitaire internationale.
La RDC fait, aussi, face à l’épidémie de Covid-19 avec 23 599 cas et 681 décès.
Avec AFP