PRESIDENTIELLE AU SENEGAL : Une réélection facile tend les bras au président-candidat Macky Sall

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Le Conseil constitutionnel sénégalais a publié, dimanche, 20 janvier, la liste officielle des cinq candidats en lice pour l’élection présidentielle du 24 février, dont le chef de l’Etat sortant, Macky Sall, écartant, définitivement, ses deux principaux opposants, l’ex-maire de Dakar, Khalifa Sall, et l’ancien ministre, Karim Wade. La voie est dégagée pour Macky Sall qui ne compte plus d’adversaire de poids malgré la présence des candidats comme l’ancien premier ministre, Idrissa Seck et Madické Niang, ancien chef de la diplomatie et avocat de Me Abdoulaye Wade.

Identique à la liste provisoire publiée le 14 janvier, elle a été affichée en fin de soirée de dimanche sur des panneaux disposés devant le siège du Conseil constitutionnel, où attendaient plusieurs dizaines de journalistes, dans un quartier résidentiel de Dakar.

Outre celle de Macky Sall, le Conseil a validé, comme la semaine précédente, les candidatures du député, Ousmane Sonko, ancien haut fonctionnaire et figure montante de l’opposition, de l’ex-premier ministre, Idrissa Seck, d’un proche de l’ancien président, Abdoulaye Wade (2000-2012), Madické Niang, et du candidat du Parti de l’unité et du rassemblement (PUR), El Hadji Sall.

Les « sept sages » ont, sans surprise, écarté les recours introduits par Karim Wade, ex-ministre et fils d’Abdoulaye Wade (2000-2012), et Khalifa Sall, dissident du Parti socialiste, qui avaient pourtant recueilli le nombre requis de parrainages – environ 52.000 signatures – mais sont frappés par des condamnations judiciaires.

« Naturellement, la décision qui vient d’être rendue publique par le Conseil constitutionnel, nous la rejetons totalement », a déclaré, à la presse, le représentant de Khalifa Sall, Babacar Thioye Ba.

« Le Conseil constitutionnel n’a pas rendu une décision fondée sur le droit. Pour utiliser une image, le Conseil constitutionnel, c’est un peu la tour de Pise. Il est toujours penché du même côté, celui du pouvoir », a ajouté le conseiller de l’ancien député-maire de Dakar, radié de l’Assemblée nationale le 17 janvier.

« La seule riposte, la seule réponse, reste l’action politique », a, également, indiqué Babacar Thioye Ba, en annonçant que des consultations auront lieu dans les prochains jours entre candidats de l’opposition pour définir leur stratégie.

Le Sénégal, qui a connu deux alternances, en 2000 et en 2012, et aucun coup d’état, fait figure de modèle de démocratie dans la région.

Mais, des organisations internationales et régionales, ainsi que, des ONG de défense des droits de l’Homme, ont dénoncé le caractère « inéquitable » de certains procès, notamment, ceux de Karim Wade et Khalifa Sall, ou des restrictions aux libertés publiques.

Le Parti démocratique sénégalais (PDS, libéral), qui a investi Karim Wade et n’a, officiellement, pas prévu de « Plan B » en cas d’invalidation de sa candidature, n’a pas réagi dans l’immédiat.

Pour rejeter la candidature de Karim Wade, le Conseil avait relevé, la semaine dernière, sa condamnation, en 2015, à six années de prison, pour « enrichissement illicite » et la mention « personne non inscrite sur le fichier électoral » sur la carte d’identité figurant dans son dossier.

Il a, cette fois, jugé que le recours introduit par le représentant de sa coalition et ne portant pas la signature de Karim Wade était « irrecevable », les réclamations n’étant ouvertes qu’aux candidats ou à leurs représentants dûment mandatés.

Condamné, quant à lui, à cinq ans de prison pour « escroquerie portant sur les deniers publics », Khalifa Sall, en détention depuis bientôt deux ans et dont le pourvoi en cassation a été rejeté le 3 janvier, est bien privé de sa qualité d’électeur et ne peut, donc pas non plus, se porter candidat, a estimé le Conseil, en rejetant tous les arguments de l’ancien maire de la capitale.

Candidat à sa succession, Macky Sall marche sur du velours, ce qui fait dire à ses partisans qu’il gagnera, dès le premier tour, à moins que les quatre autres candidats admis à concourir contre lui, se coalisent de façon efficace en mutualisant leurs forces contre lui.

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