Chargé de l’exécution de coups bas sous le régime de Compaoré, le général, Gilbert Diendéré, depuis la perte du pouvoir par son mentor, n’assume plus rien. Devenu orphelin après la fuite de Blaise Compaoré en Côte d’Ivoire, il a tout fait pour l’aider à revenir au pouvoir sans succès, y compris, par des moyens anti-démocratiques, objet de sa comparution, ce lundi, 26 novembre, devant le tribunal militaire de Ouagadougou. Mais, avec toute la lâcheté qui le caractérise depuis la dissolution du RSP (Régiment de sécurité présidentielle) dont il était le chef, régiment qui faisait la pluie et le beau temps, il a nié avoir été le cerveau de la tentative de coup d’état de 2015. A-t-il convaincu le tribunal ?
« Je n’ai ni commandité, ni planifié, ni organisé, ni exécuté ce que d’aucuns appellent le coup d’état du 16 septembre 2015 », a déclaré, à la barre, l’ancien chef de la garde prétorienne du président, Blaise Compaoré.
« J’ai juste assumé une situation donnée, sur les conseils des médiateurs et après accord de la hiérarchie militaire », a déclaré le général, en treillis militaire et béret rouge, dont la comparution était attendue depuis le début du procès en février.
Le général Diendéré, qui avait pris la tête du putsch manqué, est accusé d’atteinte à la sûreté de l’Etat, trahison et meurtre, lors des événements qui ont fait 14 morts et 270 blessés.
Ex-Chef du Régiment de sécurité présidentiel (RSP), l’unité d’élite de l’armée qui a perpétré le coup d’état, le général Diendéré avait pris la tête du Conseil national pour la démocratie, organe dirigeant des putschistes, avant de rendre le pouvoir face à la pression populaire et à l’armée loyaliste (sur le notre photo, le président pendant deux semaines du Burkina Faso Gilbert Diendéré attend les chefs d’Etat ouest-africains venus entreprendre la médiation le 16 septembre 2015 à Ouagadougou).
Le RSP était la garde prétorienne de l’ex-président, Compaoré, chassé par un soulèvement populaire en octobre 2014. Le RSP a été dissous après la tentative de putsch par le régime de transition qui avait succédé au régime Compaoré.
Sur les bancs du public, une centaine de personnes assistaient au procès lundi matin, une centaine d’autres attendant à l’extérieur de pouvoir entrer.
Comme depuis le début du procès, un important dispositif sécuritaire était déployé autour du tribunal militaire délocalisé à Ouaga 2000, un quartier huppé de la capitale burkinabè.
Le second cerveau présumé du putsch, le général, Djibrill Bassolé, était présent, lui aussi, lundi matin. Ancien ministre des Affaires étrangères du régime Compaoré, il bénéficie d’une liberté provisoire, tandis que le général Diendéré, lui, est en détention.