La municipalité de New York a approuvé, lundi, 18 octobre, le retrait de la statue d’un des pères fondateurs des Etats-Unis, Thomas Jefferson, en raison de son passé esclavagiste. Le troisième président américain détenait, dans sa plantation, de Virginie, plus de 600 esclaves. Un véritable crime de lèse-majesté. Impardonnable a posteriori.
Sa statue aura présidé la salle du conseil de la municipalité new-yorkaise pendant plus d’une centaine d’années : la ville de New York a donné, lundi, 19 octobre, son aval au retrait de la statue de Thomas Jefferson, un des pères fondateurs des Etats-Unis, et coauteur de sa déclaration d’indépendance. Une commission du conseil municipal a adopté, à l’unanimité, le principe du retrait de Thomas Jefferson, invoquant son passé esclavagiste : il détenait, dans sa plantation de Virginie, plus de 600 esclaves, et a eu six enfants de l’une d’elle.
Le retrait de la statue était demandé, depuis plusieurs années, par des conseillers municipaux latinos et noirs, et devrait, désormais, rejoindre une salle de la société historique de la ville de New York. Troisième président américain, « Thomas Jefferson représente certaines des pages les plus honteuses de la longue et nuancée histoire de notre pays », a expliqué la conseillère municipale new-yorkaise africaine-américaine, Adrienne Adams.
Le débat sur la présence de cette statue dans la salle du conseil de la mairie de New York avait été relancé avec le mouvement, Black Lives Matter, né du décès de l’Africain-Américain George Floyd, asphyxié sous le genou d’un policier blanc, en mai 2020, à Minneapolis.
Statue de l’esclavagiste Thomas Jefferson Quai Anatole France à Paris juste devant la passerelle du chantre du métissage culturel, l’ancien président-poète sénégalais, Léopold Sédar Senghor : un véritable paradoxe.
La statue en l’honneur de Thomas Jefferson trône, aussi, en France, un autre pays esclavagiste. Ce dernier fut ministre plénipotentiaire des Etats-Unis en France de mai 1785 à septembre 1789 avant de devenir le troisième président des Etats-Unis, de 1801 à 1809, et l’un des plus éminents Pères Fondateurs. Sa statue parisienne fut inaugurée le 4 juillet 2006, jour du 230e anniversaire de l’Indépendance des Etats-Unis.
Cette statue en bronze, oeuvre du sculpteur français, Jean Cardot (1930-2020), se dresse tout prêt de l’Hôtel de Salm, que Jefferson affectionnait tout particulièrement, et qui fut l’une des inspirations pour sa résidence de Monticello, en Virginie. Jefferson est ainsi représenté tenant une plume dans la main droite et un plan de Monticello dans la main gauche. La statue se dresse, paradoxalement, Quai Anatole France (devant la passerelle Léopold-Sédar-Senghor), ce qui, de nos jours, est matière à grosse polémique.