Ce n’était pas une mauvaise idée de faire rencontrer les chefs d’Etat et de gouvernement du monde autour d’une cérémonie qui rappelle la cruauté de la guerre 1914-1918 (notre photo). Le centenaire de la fin de la première guerre mondiale, le 11 novembre 1918, est un rassemblement qui ne doit, cependant, pas rester celui d’un jour, mais celui qui symbolise la seule chose qui vaille, la paix.
Ont répondu présents à l’invitation d’Emmanuel Macron, et par ordre d’arrivée : le premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia, le premier ministre de Libye, Fayez el-Sarraj et Madame, le président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, le président centrafricain, Faustin Archange Touadera, le couple présidentiel des Comores, Ambari et Assoumani Azali, le couple présidentiel guinéen, Djene Kaba et Alpha Condé, le couple présidentiel du Niger, Lalla Malika et Mahamadou Issoufou, le président tunisien, Caïd Beji Essebsi, le président malien, Ibrahim Boubacar Keita (dont le grand-père mourut en 1916 lors de la bataille de Verdun en France), le couple présidentiel congolais, Antoinette et Denis Sassou-Nguesso, le président djiboutien, Ismaïl Omar Guelleh, le couple présidentiel tchadien, Hinda et Idriss Déby Itno, le couple présidentiel ivoirien, Dominique et Alassane Ouattara, le présidentiel sénégalais, Macky Sall, le couple présidentiel mauritanien, Mariem Mint Ahmed et Mohamed Ould Abdel Aziz.
A titre anecdotique, le président russe, Vladimir Poutine, est arrivé, directement de l’aéroport Charles de Gaulle, pour l’Arc de triomphe, lieu des cérémonies. Il présidait, hier, à Moscou, une fête militaire qu’organise chaque année le ministère de l’Intérieur. Il aura été le dernier chef d’Etat à arriver bien après le couple américain, Melania et Donald Trump.
Côté Afrique, on a noté de grands absents parmi les francophones : le nouvel ami de la France, Paul Kagame, président du Rwanda et président en exercice de l’Union africaine, mais aussi, les présidents du Cameroun, Paul Biya, du Togo, Faure Gnassingbé, du Gabon, Ali Bongo Ondimba pour cause de maladie, du Burundi, Pierre Nkurunziza, de la RDCongo, Joseph Kabila et du Bénin, Patrice Talon. Grand absent, aussi, de la cérémonie, le président de Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema Mbasago. Malabo reproche à Paris de n’avoir pas été (totalement) neutre dans la tentative de coup d’état du 24 décembre 2017, à Mongomo, le village natal du président.
Un diplomate africain nous a fait la réflexion suivante : le 11 Novembre est lointain pour les Africains bien que 200.000 des leurs aient participé à la guerre 1914-1918. Il s’agit d’une cérémonie essentiellement centrée sur l’image. Des images que certains chefs d’Etat vont beaucoup utiliser dans leur pays, dès leur retour, pour se ré-légitimer. Signalons aussi que beaucoup parmi les chefs d’Etat absents n’en ont (point) besoin pour exister chez eux ni ailleurs.
On espère que le jeune président français, qui est le concepteur de cette grande cérémonie, remontera un peu dans les sondages. Car à l’allure où il descend dans les enquêtes d’opinion, il risque de découvrir le pétrole quelque part dans les sous-sols de l’Elysée.
Un grand moment pour finir : « Blewu » (Patience en langue mina qui est parlée au Togo et au Bénin) chantée dans les années 70 par la très regrettée chanteuse togolaise, Bella Bellow, a été interprété par la chanteuse belgo-béninoise, Angélique Kidjo. C’est l’un des trois rares moments qui aura arraché quelques applaudissements aux chefs d’Etat présents. Car après tout, il s’agissait d’une cérémonie (bien bien) triste : la guerre.