A l’invitation de Bruno Le Maire, ministre français de l’Economie et des Finances, les ministres africains des Finances se sont retrouvés, à Paris, ce 8 octobre, pour parler des questions ayant trait au F CFA. L’éternel F CFA ! Généralement, les pays utilisant cette monnaie s’accordent, toujours, à la même occasion, à Paris, avant de se retrouver, à Washington, dans le cadre des réunions annuelles de la Banque mondiale et du FMI. Cette année, les Assemblées annuelles se tiendront du 14 au 20 octobre 2019.
Au cœur des échanges parisiens qui ont été présidés par Bruno Le Maire, la nécessité de rehausser les recettes fiscales afin notamment de contenir le niveau d’endettement qui prend des proportions inquiétantes. En ligne de mire, les engagements souscrits par les pays à l’égard du FMI. C’est la Chine qui est, clairement, visée ici.
Une réunion de routine, donc, pourrait-on penser. Mais, pas que ! La zone franc va être amputée de la moitié de ses membres, avec le lancement de la monnaie ECO courant 2020. A l’heure actuelle, les pays membres de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine) qui comprend la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Togo, le Bénin, le Mali, le Niger, le Burkina Faso et la Guinée-Bissau, ainsi que, le Ghana remplissent l’ensemble des critères de convergence nécessaires à l’obtention du ticket d’entrée. Ce ticket suppose : un taux d’endettement public égal à 70% maximum du PIB, un déficit public égal à 3% maximum du PIB et un taux d’inflation qui ne dépasse pas 10%.
Les pays concernés feront partie de la première vague de l’ECO en 2020 en attendant que les autres pays dont le Nigeria, prennent le train en marche.
Le F CFA étant à un tournant historique, la réunion de Paris devait revêtir une importance particulière car elle pourrait être l’une des toute dernières des pays de l’UEMOA dans le cadre de cette monnaie commune. En attendant qu’en zone CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale), les mêmes dispositions soient prises pour doter les pays de cette communauté d’une monnaie commune digne de ce nom.
Voici la liste des ministres invités à Paris par Bruno Le Maire :
M. Romuald WADAGNI, ministre des Finances du Bénin
M. Lassané KABORE, ministre de l’Economie, des Finances et du Développement du Burkina Faso
M. Adama COULIBALY, ministre de l’Economie et des Finances de la Côte d’Ivoire
M. Geraldo MARTINS, ministre de l’Economie et des Finances de la Guinée-Bissau
M. Boubou CISSE, ministre de l’Economie et des Finances du Mali
M. Mamoudou DIOP, ministre des Finances du Niger
M. Abdoulaye Daouda DIALLO, ministre des Finances et du Budget du Sénégal
M. Sani YAYA, ministre de l’Economie et des Finances du Togo
M. Louis Paul MOTAZE, ministre de l’Economie du Cameroun
M. Calixte NGANONGO, ministre des Finances et du Budget du Congo
M. Roger OWONO MBA, ministre de l’Economie et des Finances du Gabon
M. Cesar Agusto MBA ABOGO, ministre de l’Economie, des Finances de la Guinée équatoriale
M. Henri Marie DONDRA, ministre de l’Economie et du Budget du Centrafrique
M. Issa DOUBRAGNE, ministre de L’Economie et de la Planification du Développement du Tchad
M. Said Ali SAID CHAYHANE, ministre des Finances, du Budget des Comores
En plus des ministres des Finances des pays membres, la réunion a enregistré la participation des principaux responsables d’institutions monétaires de l’organisation, notamment, le gouverneur de la BEAC, Abbas Toli Mahamat, celui de la BCEAO, Tiemoko Meyliet Koné, et de la Banque centrale de ‘l’Union des Comores en plus d’Odile Renaud-Basso, directrice générale du Trésor français et François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France.