Deux grandes saisons rythment le temps en Centrafrique : la saison sèche qui dure 4 mois – de novembre à mars – et la saison des pluies qui s’étend sur 8 mois.
En ce début de saison sèche, les agriculteurs récoltent le manioc, le sésame, le mil, le sorgho, l’arachide, le maïs et le haricot…
Dans le même temps, les éleveurs peuls quittent le Tchad, le Soudan voisins (au climat sahélien ) à la recherche d’eau et d’herbe verte pour conduire leur bétail vers les pâturages en territoire centrafricain. Par ailleurs, ils se dirigent vers les marchés aux bestiaux.
Les troupeaux de bovins traversent les champs et détruisent une partie des récoltes.
Ceci est la cause de disputes, voire, de conflits entre agriculteurs et éleveurs peuls parfois armés.
Dans le chaos qui frappe la Centrafrique, il n’y a, dans les faits, quoique dise le gouvernement centrafricain, pas de régulation et de sécurisation organisées de la transhumance.
Le ministre de l’Elevage, Hassan Bouba, a été arrêté à la demande de la Cour pénale spéciale, le 19 novembre 2021, puis, relâché pour des raisons inexplicables. Ancien haut cadre du groupe rebelle UPC, il est soupçonné d’avoir commandité des crimes de sang (attaque d’un camp de réfugiés ) en novembre 2018 à Alindao, à 500 km à l’Est de la capitale.
Le chef rebelle Ali Darassa et son ex-conseiller Hassan Bouba à Gbokologbo, dans la préfecture de la Ouaka.
Hassan Bouba ne s’est pas en tant que ministre montré très efficace.
Cela fait des années qu’agriculteurs et éleveurs réclament l’intervention du gouvernement car ces conflits ne font qu’augmenter les tensions entre les communautés et se traduisent par des violences extrêmes : expéditions punitives, meurtres, vols de bétail, destructions des récoltes, incendies des greniers …
La saison sèche est tous les ans une saison de conflits qui s’ajoutent aux actions violentes des milices.
Patrick David
Docteur en droit